Les deux premiers épisodes de la dernière saison de Dix pour cent ne nous ont pas vraiment convaincus, et force est de constater que les quatre épisodes suivants ne parviennent pas à améliorer la qualité du spectacle. Il est clair que cette saison 4, produite par Marc Fitoussi et Antoine Garceau est parmi les moins réussies des séries de France.

Même avec le départ de Fanny Herrero à la fin de la saison 3, et annonçant une fraîcheur prochaine pour l’intrigue et la croissance des personnages, Ten Percent tombe à nouveau dans le même piège lorsqu’il s’agit des six nouveaux épisodes. Alors que la vie des agents rebondit depuis trois saisons avec des trahisons, des amours et des infidélités professionnelles ainsi que de nombreuses erreurs de communication à effet boule de neige, cette saison devait se laisser aller au maximum pour aller vers d’autres possibilités.

Des nouvelles perspectives grâce à l’arrivée d’un nouveau personnage

L’apparition du personnage d’Elise Fortain (interprétée par l’étonnante Anne Marivin), semblait ouvrir la voie à de nouvelles perspectives ainsi qu’à de nouveaux conflits. D’une part, sa présence peut mettre fin à l’interminable conflit d’égos entre Mathias (Thibault de Montalembert) et Andrea (Camille Cottin) que l’on nous raconte depuis 18 épisodes maintenant. Elle ajoute une nouvelle dimension à l’histoire et apporte un nouveau regard. Les deux sbires qui l’accompagnent partout sont une excellente façon de se moquer des clichés du « méchant ».

En revanche, le personnage d’Elise est faible, et ses actions trop prévisibles pour que la série s’enlise dans une histoire qui a un chemin involontairement tracé (le personnage n’a même pas droit à une vraie conclusion) pour choquer et relancer la romance des premiers jours.Une faiblesse en profondeur, dont les deux showrunners qui sont nouveaux, Vianney Lebasque et Victor Rodenbach semblent reconnaître.

Elle les a conduits de manière étrange à faire des choix très solides au cours de la quatrième saison, et notamment de son final incroyablement triste, mais nécessaire. À force de tourner en rond (ou même d’être vide), Ten Percent avait perdu de son éclat. Ce n’est pas que la vie des agents de l’ASK ne soit pas attrayante ou que leurs escapades ainsi que leurs aventures avec une foule de stars ne soient pas amusantes ; cependant, les voir passer constamment par les mêmes écueils ou triomphes d’amour-propre devenait lassant.

Il était temps de mettre fin au déclin de l’émission et c’est ce que Lebasque et Rodenbach ont décidé de faire avec détermination. La saison 4 s’ouvre sur la crise de l’agence ASK, et se termine de manière plus tragique, avec une fin simple et nette, la dure loi du marché et la Hargne d’Elise Fortain ayant eu raison de leur bonne volonté. C’est la meilleure façon d’améliorer le spectacle pour le rendre plus crédible, solide et puissamment évocateur du monde cinématographique et de ses richesses, de sa beauté, mais aussi de sa brutalité.

Une série en déclin

N’imaginant jamais l’avenir de ses personnages et toujours capable de trouver une occasion de se relever de leur chute, les Dix pour cent n’étaient qu’une simple formalité, donc tous les rouages étaient attendus et évidents. Naturellement, nous observerons rapidement la disparition de l’agence au cours de la saison 4, avec ses lumières rouges, et nous pourrions même imaginer qu’une fois de plus, tout ce beau monde sera libéré.

Ce ne sera pas le cas (même le grand Jean Gabin va mourir) et en fait, la fin tragique ajoute une dose de tristesse, de nostalgie et d’amertume à la série. C’est une nécessité de reconsidérer les moments les plus mémorables de l’histoire de l’équipe ASK : des histoires d’amour de José Garcia aux désirs hollywoodiens de Cécile de France ; des désaccords de Joey Starr et Julie Gayet aux exaspérations fantasques d’Isabelle Huppert ; de l’insoumission de Juliette Binoche aux absences déchirantes de Guy Marchand ; des confessions de Béatrice Dalle à la légendaire apparition de Sigourney Weaver. Et, en plus de cela, il y a la possibilité de voir un jour la prochaine génération de nos héros : Andrea en tant que futur scénariste ?

Sofia et Hervé en tant que lauréats potentiels d’un Oscar ? Noémie en tant que productrice douée ? Camille en tant que directrice d’une énorme agence d’agents de stars…

Avec ses nombreuses possibilités, les personnages pourraient revenir d’une manière différente à travers certains ou tous les spin-offs de Dix pour cent.

Mais, une fois qu’ils ont créé l’histoire ou joué dans leur carrière, il est peut-être temps d’imaginer leur avenir, ainsi que nos propres rêves et espoirs. C’est une excellente façon de transmettre le flambeau.

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