Rien de nouveau dans le monde. C’est l’histoire d’un tueur en série et de sa jeune protégée. Le tueur a un grand cœur. Le Samouraï de Jean-Pierre Melville parle du même thème, tout comme The Killer écrit par John Woo idem (Woo étant inspiré par Melville).

Il n’y a donc rien de remarquable à part le fait qu’il y a une odeur de scandale. Tout d’abord, contrairement à ses grands frères, Leon ne traite pas d’un meurtre et d’une femme, mais plutôt d’un tueur en herbe et d’une adolescente. Le type de relation développé dans ce genre de récit, l’infâme histoire d’amour, n’est pas le cas ici.

On est tenté par le Lolita et Mathilda de Kubrick, mais cette relation encore romantique entre Léon et Mathilda est à la limite. De plus, les parents de Natalie Portman n’étaient initialement pas disposés à la laisser faire le film en raison du lien incertain de son personnage avec Léon. De plus, le scénario initial allait dans ce sens.

Une autre raison d’être sceptique est que Léon ordonne à Mathilda, une jeune fille, de tuer. C’est également une proposition risquée et le film pourrait rebuter une grande partie de la population. C’est un risque. Le scénario s’inscrit dans la durée. On n’a pas le temps de s’ennuyer.Le début est extrêmement efficace.

Un personnage fort et charismatique

On reconnaît immédiatement la personnalité de Léon et son contrôle puissant. Le personnage de Mathilda est parfaitement campé dans le contexte de leur famille en péril. Nous faisons immédiatement connaissance avec l’incompréhension de l’adolescente rebelle.

L’antagoniste, Norman Stansfield, est très cool, et les scènes de la scène pour l’acteur qui sera en mesure à la place, que nous découvrirons plus tard, mais nous allons le prendre. Les personnages sont également hauts en couleur et nous avons hâte qu’ils s’affrontent. En ce qui concerne le développement des personnages, nous serons étonnés par la complexité d’un personnage tel que Leon (pour un film d’action comme celui-ci).

Léon est un personnage basé sur un archétype, le guerrier-mentor. La grande lignée comprend Morphée, Obi Wan, Bruce Lee dans Opération Dragon et qui dit Guerrier solitaire, dit aussi souvent grand cœur. Rocky, Rambo, Conan et tous les rôles joués par Van Damme, etc…

Nous ne sommes pas perdus. Mais la substantifique moelle du personnage de Leon réside dans l’opposition entre Mentor et Guerrier au grand cœur. En tant qu’instructeur, il a la responsabilité d’équilibrer avec l’émotion du cœur du guerrier.

C’est la raison du conflit perpétuel et du sentiment que Léon est dans un dilemme entre accueillir Mathilda (la garder sous la forme d’un nourrisson), l’enseigner (en faire une guerrière armée), l’aimer (la faire devenir une femme) ou la tuer.

Le conflit est bien dépeint sans alourdir l’intrigue. Les scènes qui caractérisent Léon sont bien choisies On est captivé lors des scènes d’action que l’on croit dans son quotidien (exercice physique et boire du lait dans un verre, Gene Kelly…) et sa cérémonie quotidienne avec sa plante verte.

Une belle métaphore qui est un élément important dans la conclusion de l’histoire. C’est bien connu, Mathilda est ce qu’il y a de plus inquiétant dans l’univers de Léon. Elle est aussi un archétype. Elle est l’élève rebelle (Néo, Luke Skywalker, tous les héros de Monomythe…). L’évolution du personnage de Mathilda est directement liée à celle de Léon.

La fonction de l’archétype du rebelle est de présenter une vision alternative du monde que la société veut nous imposer. Ainsi, Mathilda va rendre Léon plus humain. Et Léon, en tant que mentor, pourra façonner Mathilda pour qu’elle prenne davantage confiance en elle, ce qui lui permettra de voir la vérité en face et de ne plus croire aux mensonges.

En bref, c’est le passage de l’enfance à l’âge adulte. Il n’y a pas d’évolution de la part de Norman Stansfield. L’archétype de Stansfield est le Roi-Guerrier-Fou. Le développement du scénario est fluide, même si on peut l’accuser d’être linéaire. Il n’y a pas de grande surprise, il n’y a pas de renversement du cours des événements et pas de folie à la fin.

On peut en conclure qu’il y a un risque dans le contenu, mais pas dans la manière.les dialogues sont authentiques et certaines répliques sont même populaires. Les réactions des personnages sont logiques, sans fausses notes. La dernière scène du film est une confrontation satisfaisante, l’émotion et l’action sont présentes.

La résolution fonctionne extrêmement bien et le film se conclut sans un soupir de soulagement, toutes les intrigues étant résolues. Comme le signe d’un bon film, il reste dans nos esprits longtemps après la fin du film. Magnifiquement chaud, léger et contrasté, il s’accorde bien avec Leon. La scène d’ouverture est l’une des mieux conçues à ce stade.

La scène avec laquelle Leon surgit de l’obscurité et sa lame incandescente. Les traits de lumière qui frappent les volets après l’explosion des balles. Le film est rempli de tout ce qui crée une atmosphère unique.

Un passage de l’enfance à l’adolescence difficile

Le film aurait pu être plus sombre, puisqu’il s’agit de l’histoire d’un tueur et que ses personnages sont définis par leur vie, mais pas le film est une lumière enveloppante est presque en opposition avec le thème, est en accord avec la ferveur du personnage principal.

C’est bien fait Il allège le film, et ne devient pas sombre et a même quelques moments d’humour drôle. Le film est d’un réalisme de bande dessinée et laisse tout passer. La violence, qui est présente dans le film, est amplifiée sans jamais devenir suffisante.

Pour rendre l’affirmation plus acceptable et plus claire, la lumière est belle, mais nous ne nous mettons pas à genoux devant elle. Ce n’est pas parfait, mais c’est efficace, en adéquation avec le sujet et la scène. C’est ce dont on a besoin. La plus grande force du film.

Le casting est superbe. Et les acteurs de la scène font partie d’un film majeur sur leur filmographie. Jean Reno tout d’abord qui joue son rôle le plus célèbre. Il est, comme Rocky, le grand costaud au cœur énorme. Il est crédible et touchant et nous touche comme on rit.

Le duo de Nathalie Portman est fantastique. Ce dernier joue dans son premier film. Quel film étonnant ! Elle est très touchante et apporte au film une fraîcheur rafraîchissante. Elle fait preuve dès le début d’un professionnalisme qui ne se dément pas et fait l’objet d’un de ses rôles les plus mémorables. Et puis Gary Oldman… Le dernier, mais non le moindre.

Gary Oldman est un antagoniste de choix. Incroyablement froid et excentrique, l’interprétation du personnage par Gary Oldman est un peu à côté de la plaque. Il pourrait vite devenir insupportable avec ses cris incessants et ses coups d’éclat, mais ce n’est pas le cas.

Oldman est un expert et le fait en le démontrant. Il joue également l’un de ses films les plus mémorables. Enfin, Luc Besson a su tirer le meilleur parti de ce que ses acteurs émettent.

Naturellement, Jean Reno, avec son gabarit et sa personnalité timide, est un visage implacable et renfrogné, mais aussi un adorable regard de nounours qui convient parfaitement à Léon. Natalie Portman obtient son premier rôle au cinéma et dégage une aisance et une fraîcheur extrêmement appréciées par Mathilda, puis Gary Oldman, connu pour être une personne difficile à gérer sur les plateaux de tournage, est plein de vie.

Cela se traduit par des moments d’hystérie inoubliables qui se trouvent parfois au milieu de moments de tension exubérante. C’est un grand film. Un Luc Besson merveilleux ! La mise en scène est faite sur mesure.

L’utilisation de grands angles renforce le thème de la bande dessinée du film. Elle augmente également l’impact des scènes d’action et dynamise les chorégraphies créées par Luc Besson. Il prouve qu’il est l’un des plus grands maîtres du cinéma d’action, il apparaît dans le film comme un Français travaillant à New York, faisant mieux que les Français tout seuls !

Un film révélateur pour Portman

Le film n’a pas été tourné aux États-Unis, mais le réalisateur a fait un travail fantastique et l’effet est saisissant. Beaucoup de concepts de mise en scène qui donnent à réfléchir. L’histoire de Léon et du flic, et la rencontre entre Mathilda et Léon du côté opposé de la porte sont des exemples dans ce domaine.

Brillant. La scène en forme d’ellipse de la libération de Mathilda est fantastique. Une utilisation astucieuse du ralenti. Le film pourrait avoir une qualité fantastique, notamment au niveau de l’éclairage, mais c’est la mise en scène de Luc Besson et son interprétation qui élèvent le film au sommet de sa catégorie.

Eric Serra signe ici sa composition la plus impressionnante. Il nous fait comprendre que quelque chose se passe et qu’une menace est dans l’air. Elle nous permet aussi d’être sensibles. C’était un pari risqué pour Serra d’utiliser des instruments de l’est pour créer une performance musicale à New York. Le résultat est là.

Le son n’est pas au second plan, mais il est d’une immense puissance, et les sons du bal sont extrêmement travaillés, et une scène précise, comme l’apparition du couteau dans la gorge de la première victime de Léon, suffit à lui démontrer le rôle important que joue le son dans ce film.

La musique de Serra a mal vieilli en général (celle de Subway ne s’entend plus aujourd’hui) mais celles de Léon et du 5e élément fonctionnent encore extrêmement bien et on peut supposer qu’elles resteront au cœur d’un agréable moment.

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