Il n’y a pas de raison de couvrir les nombreux pièges de la reprise de l’histoire classique, en particulier pour un réalisateur novice.

Dès le début d’Une étoile est née, il est évident que le réalisateur maîtrise parfaitement ses capacités de metteur en scène. En moins d’une minute, Ally (Lady Gaga) passe de l’humour à la délicatesse, avant de saisir le jeune âge de la femme dans un plan étonnamment équilibré qui transforme l’espace morne d’une toilette en une coulisse lisse.

Cooper parvient toujours à capter la passion de ses acteurs et, tout au long de la première heure du film, il tisse des pièces étonnantes et des scènes émotionnelles toujours vraies.

Cooper s’investit pleinement dans son personnage de rockeur au bout du rouleau et sait tirer le meilleur parti de l’étonnant charisme de Lady Gaga, de cette Madonna abrasive, mais toujours vulnérable, afin de créer un duo sans prétention à la dynamique cinématographique instantanée.

Une relation tumultueuse, entre passion et arts

Le couple est constamment capable d’être troublant, grâce à un flux alchimique qui découle de chaque photogramme, filmant simplement et absolument rivé à leurs apparitions, leurs soubresauts et le flux d’énergie échangé.

Et si Cooper, avec l’aide de Lady Gaga et Sam Elliott peut dicter le rythme à l’oreille du public sans effort, c’est grâce à la photographie époustouflante de Matthew Libatique.

Aussi à l’aise avec Iron Man qu’avec Darren Aronofsky et Darren Aronofsky, Cooper nous entraîne dans un concert dont on rêve qu’il ne s’arrête jamais, avec des néons électriques, des peaux d’alcool et des projecteurs.

Malheureusement, ces traits évidents se perdent progressivement dans la deuxième partie du récit. Le problème prend sa source dans la question incontestable du cadre de l’histoire.

En décidant de faire du héros du début d’Une étoile est née, un homme intoxiqué sur le chemin de la madérisation, cette histoire est incapable de transmettre une progression réelle du démon qui le ronge.

L’histoire est critiquée pour sa surenchère. L’histoire est gâchée par une séquence importante, celle de la cérémonie des Grammys, où le grotesque et la pitié se rencontrent. Autre problème : la partie chant du film, d’autant plus cruciale que de nombreuses chansons sont interprétées in extenso, est d’une faiblesse choquante.

La création d’une starlette

Après le succès fulgurant de l’impressionnante Shallow, qui réunit Cooper et Gaga dans une ballade entraînante, aucune chanson ne laisse d’impression sur les auditeurs et quelques-unes sont abrasives pour les oreilles.

Le pire, c’est que A Star is Born s’abstient progressivement des titres passionnants qu’il lance au début, comme si le film ne savait pas trop ce qu’il essayait de raconter. Les carrières croisées d’Ally et de Jack ? Elles sont organisées en deux lignes.

Le rouleau compresseur qui transforme l’inclassable Ally en starlette en plastique ? Il a été repéré en une seule chanson. Le lien familial tendu entre Cooper et Elliott ? Il s’est appuyé sur deux morceaux de dialogues échangés à l’intérieur du véhicule.

Il y a beaucoup de pistes qui n’aboutissent jamais alors que l’histoire a été diluée sur près de 130 minutes.Puis, quand tout se termine par un morceau beaucoup plus rigide que le rêve d’une Castafiore un jour après une nuit au Seven Up et qu’on en vient à regretter d’autant plus la liberté qui était le début du voyage.

Dans le film, le cinéaste Cooper est entré en contact avec un être humain étonnant, un rocker au bord de l’effondrement et une femme éblouissante chantant Piaf dans une boîte de nuit de drag queens, c’était le début d’une séquence de rencontre vraiment mémorable.

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