Cela fait six ans qu’Alexander Payne a réalisé son dernier film, Réduction des effectifsdonc regarder son nouveau film est en quelque sorte un événement. Les restes – que Focus Features sortira plus tard cet automne – marque les retrouvailles de Payne avec Paul Giamatti, la star de De côté, et une fois de plus, les deux se suscitent de manière enrichissante. Ce nouveau film n’est pas sans défauts, mais il s’agit d’un drame comique engageant et souvent touchant qui renforce le pouvoir à mesure qu’il avance vers sa conclusion extrêmement satisfaisante.

David Hemingson (surtout connu pour avoir écrit des séries télévisées comme Cuisine confidentielle) a confectionné un scénario incisif pour Payne. Nous sommes à Noël 1970 et le décor est une école préparatoire cachée de la Nouvelle-Angleterre se préparant pour les vacances. Giamatti incarne Paul Hunham, un instructeur de classiques maussade qui remporte la tâche peu enviable de rester à l’école pendant les vacances pour s’occuper des garçons qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas rentrer chez eux pendant les vacances. La plupart des garçons le méprisent et il n’a plus d’affection pour eux, mais ils s’installent tous dans ce qui promet d’être une période de Noël dyspeptique.

Les restes

L’essentiel

Inégal mais touchant.

Lieu: Festival du film de Telluride
Libérer: Vendredi 27 octobre (Focus Features)
Casting: Paul Giamatti, Dominic Sessa, Da’Vine Joy Randolph
Directeur: Alexandre Payne
Scénariste : David Hemingson

Classé R, 2 heures 13 minutes

Une intervention surprise de l’un des pères des enfants riches entraîne bientôt l’évacuation de la plupart des garçons restés. Il n’en reste qu’un : Angus Tully (le nouveau venu Dominic Sessa), dont la mère et le beau-père sont complètement hors de portée et incapables de donner à leur fils la permission de quitter l’école avec les autres garçons. Il est donc obligé de coexister avec Hunham et le cuisinier de l’école, interprété de manière vivante par Da’Vine Joy Randolph. Elle a sa propre histoire douloureuse : son fils (l’un des seuls étudiants noirs de l’école) a été tué au Vietnam après avoir obtenu son diplôme. Pourtant, elle a une attitude plus positive que Hunham ou Tully, et leur fournit un peu de nourriture raisonnable.

Dès lors, Hunham et Tully enchaînent les mésaventures, dont une blessure pour Tully, une fête de Noël organisée par un autre employé de l’école (bien joué par Carrie Preston), un dîner de Noël plutôt sinistre à la cafétéria de l’école, puis un escapade surprise à Boston, où Hunham et Tully vivent des rencontres traumatisantes qui créent un lien plus étroit entre eux.

Les premières scènes du film sont parfois très drôles et parfois répétitives, mais le film prend un élan considérable dans son dernier tiers. L’enseignant et l’élève découvrent des secrets sur l’autre qui s’avèrent à la fois traumatisants et thérapeutiques. Lorsqu’ils retournent à l’école et que les vacances touchent à leur fin, la mère et le beau-père de Tully arrivent et menacent de retirer Tully et de l’envoyer dans une école militaire. Il incombe à Hunham de venir à la rescousse et de s’impliquer émotionnellement avec quelqu’un d’autre, un fardeau auquel il a résisté pendant des décennies.

Quiconque a suivi la carrière de Payne sait qu’il est peu probable qu’il succombe à la sentimentalité. La conclusion douce-amère a juste ce qu’il faut de pathétique, qui n’est jamais survendu ni souligné. Mais la possibilité que les gens puissent changer et apprendre les uns des autres est ici rendue avec beaucoup de force.

Les performances pourraient difficilement être améliorées. Ceux d’entre nous qui en avaient marre de regarder Des milliards après trop d’années de compétition acharnée et répétitive, je serai ravi de redécouvrir Giamatti sur grand écran. Le rôle de l’universitaire grincheux pourrait facilement être un personnage standard, mais Giamatti investit le rôle avec un esprit bilieux ainsi que quelques aperçus fugaces de vulnérabilité. Il est difficile de ne pas partager le mépris de Hunham pour ses collègues prétentieux et ses étudiants gâtés, mais on se rend peu à peu compte des déceptions qui sous-tendent son cynisme.

Sessa est un nouveau venu remarquablement doué qui, comme Giamatti, ne sollicite jamais la sympathie du public. Il met en valeur l’arrogance et la belligérance du personnage tout en nous convainquant qu’il y a un jeune homme doué derrière cette fanfaronnade. Randolph a un rôle un peu plus petit, mais chaque fois qu’elle est à l’écran, sa ténacité ainsi que sa tristesse s’inscrivent avec force.

Il s’agit également d’un film magnifiquement réalisé, avec une cinématographie élégante des paysages hivernaux et des institutions moisies. Le directeur de la photographie Eigil Bryld et le chef décorateur Ryan Warren Smith donnent vie au temps et au lieu de manière vivante. Payne abuse peut-être de l’utilisation des classiques de Noël sur la bande originale, mais c’est le seul échec en termes de générique technique du film. L’image serpente un peu et pourrait probablement nécessiter une main de montage plus serrée, mais l’émotion qu’elle crée à la fin est habilement discrète et d’autant plus dévastatrice en conséquence.

Crédits complets

Lieu : Festival du film de Telluride
Distributeur : Focus Features
Sociétés de production : Miramax, Gran Via Productions
Acteurs : Paul Giamatti, Dominic Sessa, Da’Vine Joy Randolph, Carrie Preston, Andrew Garman, Tate Donovan, Gillian Yigman
Réalisateur : Alexander Payne
Scénariste : David Hemingson
Producteurs : Mark Johnson, Bill Block, David Hemingson
Producteurs exécutifs : Chris Stinson, Tom Williams, Andrew Golov, Thom Zadra
Directeur de la photographie : Eigil Bryld
Décorateur : Ryan Warren Smith
Costumière : Wendy Chuck
Editeur : Kevin Tent
Musique : Mark Orton
Casting : Susan Shopmaker

Classé R, 2 heures 13 minutes

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