L’adversité et le triomphe sont abondants chez Sally El Hosaini. Les Nageurs, un drame épisodique indéniablement puissant mais inévitable relatant le vol déchirant et réel pris par deux sœurs de la Syrie ravagée par la guerre aux Jeux olympiques de 2016 à Rio.

Inaugurant la première édition comme d’habitude du Festival international du film de Toronto depuis 2019, la première mondiale du film devrait préparer le terrain pour une réponse dynamique avant son arc Netflix du 23 novembre – en particulier pour les performances des frères et sœurs choisis comme Jeux olympiques l’espoir Yusra Mardini et sa sœur aînée Sara.

Les nageurs

L’essentiel

Un drame de réfugiés puissant mais inégal.

Lieu: Festival international du film de Toronto (présentations de gala)
Date de sortie: Mercredi 23 novembre
Moulage: Nathalie Issa, Manal Issa, Matthias Schweighofer, Ahmed Malek
Directeur: Sally El Hosaini
Scénaristes : Jack Thorne et Sally El Hosaini

2 heures 14 minutes

Avant le déclenchement de la guerre civile en Syrie, la rebelle Sara (Manal Issa) et sa jeune sœur studieuse Yusra (Nathalie Issa) menaient la vie d’adolescentes moyennes dans la banlieue ensoleillée de Damas lorsqu’elles ne nageaient pas en compétition sous la tutelle de leur père entraîneur (Ali Suliman).

Mais lorsque la violence croissante les frappe de trop près, les sœurs, en compagnie de leur cousin Nizar (Ahmed Malek), se lancent dans un périlleux voyage de Damas à Berlin en passant par Istanbul, Lesbos et Budapest. Le voyage est semé d’embûches de passeurs louches et d’un enchevêtrement de paperasserie bureaucratique qui menace une réunion avec le reste des membres de leur famille en attendant l’approbation de leur propre asile.

Alors que ses rêves olympiques semblent inaccessibles, Yusra rencontre un sympathique entraîneur de natation allemand (Matthias Schweighofer), qui la convainc finalement de concourir dans une équipe de réfugiés nouvellement formée à Rio au lieu de représenter la Syrie.

Avec seulement son deuxième long métrage, après celui de 2012 Mon frère le diable, le cinéaste gallois-égyptien El Hosaini fait preuve d’une grande maîtrise de l’imagerie aussi poétique que puissante. Entre ses mains expertes et celles de son directeur de la photographie Christopher Ross, des séquences mettant en scène une bombe non encore explosée dérivant lentement vers le fond d’une piscine ou un groupe de réfugiés traversant une véritable mer de gilets de sauvetage orange et jaune appartenant à tous ceux qui sont arrivés avant eux avec un punch viscéral et surréaliste.

Fort, aussi, est le lien fraternel incassable magnifiquement et tendrement décrit dans les performances des acteurs libanais Manal et Nathalie Issa, qui perdure malgré leurs personnalités et leurs désirs distinctement individuels.

Mais le scénario, écrit par El Hosaini et Jack Thorne (Merveille) et basé sur l’autobiographie de Yusra en 2018, Butterfly : de réfugié à olympien, juge également bon de lancer le genre de finale de victoire standard et entraînante (avec les fanfares obligatoires du compositeur Steven Price) à laquelle le public s’attend. Compte tenu de tout ce que les frères et sœurs ont surmonté jusqu’à ce point, le moment ne peut s’empêcher de se sentir un peu anti-climatique. Surtout lorsque ces séquences d’entraînement olympiques se sentent pressées par le temps par rapport au reste du rythme délibéré et réfléchi du film.

Dans le cas de la remarquable histoire de survie de Yusra et Sara Mardini, leur voyage stimulant s’avère finalement plus gratifiant que la destination conventionnelle.

Crédits complets

Lieu : Festival du film de Toronto (présentations de gala)
Diffusion : Netflix
Avec : Nathalie Issa, Manal Issa, Matthias Schweighofer, Ahmed Malek, James Kirshna Floyd, Nahel Tzegai, Kinda Alloush, Ali Suliman
Sociétés de production : Working Title Films
Réalisatrice : Sally El Hosaini
Scénaristes : Jack Thorne et Sally El Hosaini
Producteurs : Tim Bevan, Eric Fellner, Tim Cole, Ali Jaafar
Producteurs exécutifs : Stephen Daldry, Katherine Pomfret, Tilly Coulson
Directeur de la photographie : Christopher Ross
Chef décorateur : Patrick Rolfe
Costumière : Molly Emma Rowe
Éditeur : Ian Kitching
Musique : Steven Price
Distribution : Shaheen Baig
Ventes : Netflix

2 heures 14 minutes

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