L’art et la vie sont inextricablement liés dans l’œuvre d’Atom Egoyan. Sept voilesune réinterprétation follement ambitieuse et visuellement enivrante de l’opéra de Richard Strauss, Saloméqui s’avère posséder presque autant de couches que la célèbre routine de danse de la princesse biblique.

Après avoir passé les deux dernières décennies et demie à lutter pour retrouver son rythme après le succès de 1997 de Le doux au-delà, le cinéaste renoue avec ses thèmes favoris de l’aliénation et du traumatisme familial, en s’inspirant de sa propre mise en scène révisionniste de l’opéra, qu’il a remontée pour la Canadian Opera Company plus tôt cette année. Utilisant cette production comme point de départ, Egoyan entrelace un récit en coulisses impliquant une jeune réalisatrice (Amanda Seyfried) qui est mise au défi d’apposer sa propre empreinte sur le matériel souvent interprété tout en exorcisant un certain nombre de démons personnels dans le film. processus.

Sept voiles

L’essentiel

Opératif de toutes les bonnes manières.

Lieu: Festival international du film de Toronto (présentations spéciales)
Casting: Amanda Seyfried, Rebecca Liddiard, Douglas Smith, Mark O’Brien, Vinessa Antoine
Réalisateur-scénariste : Atome Egoyan

1 heure 47 minutes

Présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto dans le même lieu qui a accueilli la production COC d’Egoyan il y a à peine six mois, le film densément théâtral ramène Egoyan dans sa zone de confort tout en lui permettant d’examiner des questions plus contemporaines, telles que l’appropriation artistique. .

Seyfried, précédemment réalisé par Egoyan dans le thriller d’art et essai torride et controversé de 2009 Chloeembrasse habilement les complexités de son personnage, Jeanine, à qui on a demandé de superviser un Salomé renaissance par son défunt mentor Charlie, avec qui elle entretenait une relation professionnelle et personnelle compliquée. Désireuse de rendre justice à ses souhaits, tout en souhaitant également apporter quelques modifications qui la mettent constamment en désaccord avec les interprètes et les cuivres intrusifs de la compagnie d’opéra, Jeanine va de l’avant. L’expérience fait continuellement ressortir des couches de traumatismes personnels longtemps réprimés par des figures d’autorité masculines, qui, à leur tour, parviennent à être incorporées dans la nouvelle production.

À tout le drame des coulisses s’ajoute Clea (Rebecca Liddiard), la responsable des accessoires qui cherche un moyen pour sa petite amie, Rachel (Vinessa Antoine), qui est la doublure de Salomé, de se faire photographier sous les projecteurs. De retour sur le plan domestique, Jeanine a des raisons de croire que son mari, Paul (Mark O’Brien), a une liaison avec la soignante de sa mère sénile. Puis, alors que les répétitions se poursuivent, il y a une étincelle palpable entre Jeanine et Luke (Douglas Smith), un vieil ami qui étudie le rôle de Jean-Baptiste. Bien avant que Salomé ne choque le public en embrassant passionnément la tête fraîchement coupée de Jean-Baptiste, Jeanine commence à se demander si elle n’est pas trop loin de la sienne.

Compte tenu de tous les échos et réverbérations thématiques, les débats peuvent parfois sembler un peu Tout Salomé en même temps. Mais Egoyan et sa muse font fredonner adroitement toutes ces pièces mobiles, incorporant le pont de répétition du théâtre (situé entre le public et les coulisses) comme métaphore efficace de la division nébuleuse entre les deux mondes différents de Jeanine.

Essentiellement spectatrice constante, observant à la fois la production et sa propre vie enchevêtrée, Seyfriend transmet de manière impressionnante une myriade d’émotions refoulées et longtemps réprimées avec une économie de dialogue à sa disposition. Le casting d’Ambur Braid et Michael Kupfer-Radecky, qui ont tous deux joué dans la dernière mise en scène d’Egoyan de Salomé (il a réalisé l’opéra pour la première fois en 1996), mais incarnez ici des acteurs fictifs, Kupfer-Radecky appréciant clairement de jouer le rôle de Johan, un imbécile important et coureur de jupons.

La conception de la production de Phillip Barker est somptueuse et parfois un peu sinistre, avec des images scintillantes projetées sur des fonds ondulants véhiculant des notes sombres de l’expressionnisme allemand. La partition admirablement discrète de Mychael Danna sait mieux que d’essayer de rivaliser avec toutes ces grandes fioritures d’opéra.

Crédits complets

Lieu : Festival international du film de Toronto (présentations spéciales)
Distribution : Images d’élévation (Canada)
Sociétés de production : Rhombus Media, Ego Film Arts
Avec : Amanda Seyfried, Rebecca Liddiard, Douglas Smith, Mark O’Brien, Vinessa Antoine, Ambur Braid, Michael Kupfer-Radecky
Réalisateur-scénariste : Atom Egoyan
Producteurs : Niv Fichman, Atom Egoyan, Simone Urdl, Kevin Kriskst, Fraser Ash
Producteurs exécutifs : John Sloss, Noah Segal, Adrian Love, Nate Bolotin, Aram Tertzakian, Nick Spicer, Maxime Cottray
Directeur de la photographie : Paul Sarossy
Décorateur : Phillip Barker
Costumière : Debra Hanson
Musique : Mychael Danna
Editeur : David Wharnsby
Avec : John Buchan, Jason Knight
Ventes : XYZ Films

1 heure 47 minutes

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