Le nouveau réalisateur Frédéric Petitjean est avant tout connu comme scénariste d’un genre éloigné, puisqu’il a notamment contribué à la création de comédies comme Madame Irma (Bourdon, 2006) et Nos plus belles vacances (Lellouche 2012).

Il a ensuite bifurqué vers le court métrage comique avec Trois fois rien (2015) et revient pour réaliser ce thriller qui aimerait bien avoir une dimension internationale.

Un semblant de film américain

Tourné en 2018 en Ukraine pour offrir au public une nouvelle perspective et faire croire que nous sommes dans le grand nord américain – Cold Blood Legacy joue le rôle du film américain, jusque dans son nom.

Frédéric Petitjean semble vouloir succéder à Luc Besson et EuropaCorp pour porter le flambeau du cinéma français dans le monde du genre. Pour ce faire, il fait appel à Jean Reno qui reprend un rôle identique à celui qu’il avait joué dans le film culte Léon (Besson 1994) dans lequel il incarne un tueur à gages silencieux qui a pris sa retraite et est confiné dans sa maison du nord.

Cependant, Frédéric Petitjean se révèle rapidement incapable de raconter une histoire simple, et encore plus de créer des personnages solides. Ainsi, le public est incapable de comprendre les motivations du personnage totalement silencieux joué par Jean Reno.

Le même problème d’incarnation se retrouve dans l’ensemble de la distribution, et est certainement ennuyeux. La palme revient au duo de flics qui est le zéro absolu du jeu.

Toutefois, Jean Reno n’est pas épargné par le manque général de qualité et il réalise l’une de ses pires performances. L’intrigue est inutilement compliquée et se révèle peu à peu embrouillée et surtout incohérente, au point que le spectateur se désintéresse rapidement du film en raison des nombreuses invraisemblances accumulées.

À l’exception de quelques beaux plans de montagnes enneigées, il n’y a pas grand-chose à tirer de ce thriller faible, mal produit et souffrant d’un montage lent.

Cold Blood Legacy est donc une perte de temps peu inspirante pour le spectateur, et est cautionné par un énorme public qui est majoritairement absent des salles de cinéma.

Avec seulement 111 044 entrées dans toute la France, le film figure parmi les scores les plus décevants de Jean Reno au box-office français, ce qui confirme la situation critique de Jean Reno après la chute de Mes trésors (Bourdiaux, 2017), un autre désastre industriel.

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