Focus Features était à l’origine de films gay mémorables tels que montagne de Brokeback et Lait. Ils perpétuent leur tradition avec un nouveau film australien du réalisateur Goran Stolevski. D’un âge ne correspondra pas à ces films phares en termes de box-office ou de gloire des récompenses, mais cela pourrait toucher le public qui le recherche. Dans la tradition d’un précédent film indépendant gay, Fin de semainequi s’est déroulée en quelques jours seulement, cette nouvelle image prouve que l’économie peut être une vertu.

Le film s’ouvre de manière frappante avec une jeune femme, Ebony (la nouvelle venue Hattie Hook), se réveillant sur une plage à l’extérieur de Melbourne alors que les vagues s’écrasent sur elle. Nous sommes en 1999, elle doit donc trouver une cabine téléphonique pour appeler à l’aide. Elle atteint Kolya (Elias Anton), un camarade adolescent qui était censé rivaliser avec elle dans un concours de danse ce matin-là. Il est vêtu d’une tenue criarde (quelque chose de Salle de bal strictement) mais insiste sur le fait qu’il n’est pas gay. Pour retrouver la jeune femme désorientée, Kolya rejoint son frère aîné Adam (Thom Green) et l’engage à conduire jusqu’au rivage pour récupérer Ebony.

D’un âge

L’essentiel

Une rencontre brève mais vivante.

Date de sortie: vendredi 10 février
Jeter: Elias Anton, Thom Green, Crochet Hattie
Réalisateur-scénariste : Goran Stolevsky

Classé R, 1 heure 39 minutes

La première partie du film se déroule principalement à l’intérieur de la voiture où Adam et Kolya parlent pendant qu’ils conduisent et apprennent à se connaître. Une attirance subtilement perceptible au début mais qui s’intensifie au fur et à mesure que les deux jeunes hommes partagent leurs réflexions sur la littérature et la vie. Le réalisateur Stolevski a choisi de tourner le film dans un format serré, presque carré. Cette stratégie visuelle met en valeur les visages des personnages, au fur et à mesure que leur réactivité émotionnelle les uns envers les autres se construit progressivement et de manière crédible. C’est amusant d’entendre des personnages discuter de Kafka et Borges (pas une conversation entendue dans trop d’autres films ces jours-ci), mais l’intensité érotique des gros plans serrés est également tentante.

Le principal obstacle à leur romance naissante n’est pas l’incertitude de Kolya quant à son orientation sexuelle, mais le fait qu’Adam part dès le lendemain pour poursuivre ses études supérieures en Amérique du Sud. Au fil de la journée, Ebony est secourue, et les trois se reconnectent lors d’une soirée où l’on se demande si le flirt entre les deux hommes aura une chance d’exploser avant le voyage en avion le lendemain matin. Pas de spoilers ici, mais disons simplement que la chimie entre ces deux jeunes acteurs séduisants nous maintient en haleine.

Anton transmet la maladresse d’un jeune homme aux prises avec son identité, tandis que Green projette juste la bonne note d’assurance et de fanfaronnade sexuelle. Bien que les deux hommes dominent le film, il y a des intermèdes intéressants avec la famille serbe de Kolya. Comme ces personnages, le réalisateur Stolevski est un immigré des Balkans, il apporte donc des connaissances de première main à ces scènes familiales, qui ajoutent de la texture au drame érotique qui se déroule au premier plan.

La deuxième partie du film passe en 2010, quand Adam et Kolya retournent à Melbourne pour le mariage d’Ebony. Il semble qu’ils ne se soient pas revus depuis la journée intense qu’ils ont passée ensemble une décennie plus tôt, mais la rencontre n’a été oubliée ni par l’un ni par l’autre. Kolya reste plus obsédée par leur journée ensemble qu’Adam, qui a établi une nouvelle vie au Canada, où le mariage homosexuel était légal plusieurs années avant que les lois ne changent aux États-Unis et dans d’autres parties du monde. Bien que Kolya reste probablement plus amoureux qu’Adam, aucun d’eux n’a oublié l’intensité de la journée qu’ils ont passée ensemble.

Les cinéphiles se souviendront peut-être du moment souvent cité de Citoyen Kane, lorsque le personnage joué par Everett Sloane se remémore un aperçu qu’il a eu d’une femme charismatique plusieurs décennies plus tôt, un moment qu’il n’a jamais oublié. Bien sûr, toutes les brèves rencontres ne sont pas aussi mémorables, mais la possibilité existe d’une expérience qui changera la vie et qui n’aura duré que quelques minutes ou quelques heures. C’est tout à l’honneur du réalisateur et des deux acteurs principaux de D’un âge que l’on vient partager et savourer le moment de rencontre privilégié de ces personnages.

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