Quelque part entre le camp et Cronenberg (père et fils) se trouve Auteurun film d’horreur bizarre de Jennifer Reeder qui est définitivement un goût acquis – en particulier si votre goût comprend des meurtriers masqués sadiques, des victimes de chirurgie plastique, des pom-pom girls du lycée devenues des voleurs et un gâteau d’anniversaire rempli de tasses d’hémoglobine fraîche.

Ceci, ainsi que beaucoup plus de gore et de folie, peut être trouvé dans le quatrième long métrage du scénariste-réalisateur Reeder, qui suit une adolescente dont la propre transformation macabre se produit alors qu’un tueur traque ses camarades dans une école préparatoire excentrique tout droit sortie de Bruyères. Avec une apparition Alicia Silverstone jouant une tante de banlieue de l’enfer, la première de la Berlinale devrait trouver quelques adeptes cultes dans d’autres festivals, ainsi qu’en ligne via Shudder.

Auteur

L’essentiel

Transgressif et fidèle à lui-même.

Lieu: Festival du film de Berlin (Panorama)
Jeter: Kiah McKirnan, Alicia Silverstone, Christopher Lowell, Melanie Liburd, Ireon Roach
Réalisateur, scénariste : Jennier Reeder

1h40

Reeder a bâti sa réputation sur le circuit des festivals avec une multitude de courts métrages combinant des tropes de films d’horreur avec une forme de surréalisme transgressif rappelant à la fois Cronenberg et David Lynch. En effet, son dernier film se sent à parts égales Numériseurs et Velours bleuavec des morceaux de formalisme expérimental, y compris des images fantasmagoriques ressemblant à des kaléidoscopes et des moments de haut kitsch.

Le générique d’ouverture, rappelant Se7fr et Scie, nous a immédiatement mis en territoire délicat de tueur en série. Ensuite, nous sommes présentés à Jonny Baptiste (Kiah McKirnan), un lycéen dont le père a d’horribles migraines qui étirent son visage en des formes étranges, le poussant à envoyer Jonny vivre avec sa tante Hildie (Silverstone), qui est soit une sorcière ou sorcière ou juste un élément très étrange d’une banlieue américaine déjà étrange.

Comme son père, Jonny commence à avoir de gros maux de tête et des visions changeantes qui lui permettent de se transformer en d’autres personnes. Elle a également des seaux de sang qui coulent de divers orifices, certains liés à la menstruation et d’autres inexplicables. Elle nage littéralement dans un lac à un moment donné, et Reeder ne perd jamais un instant pour asperger son protagoniste de beaucoup de crasse.

À l’école, d’autres filles de son âge disparaissent mystérieusement. Encore plus étrange est un directeur (Christopher Lowell) qui agit comme s’il devait être engagé, un conseiller d’orientation avec un travail de nez très bâclé et un sportif (Sasha Kuznetsov) qui a l’air aussi sinistre que Euphoriec’est Nate. N’importe laquelle de ces personnes pourrait être suspectée dans les enlèvements, et même si Auteur n’est pas exactement un thriller mordant, il nous laisse deviner pendant un certain temps.

Mais l’intrigue semble finalement moins essentielle pour Reeder que des moments de gore grossier et de surréalisme ordinaire, que le directeur de la photographie Sevdije Kastrati capture dans des tons de bleu et de rouge qui accentuent le côté bizarre et excessif de ce qui se passe. En effet, le film fonctionne mieux lorsqu’il évite l’histoire pour produire certaines de ces épiphanies visuelles macabres – ou bien lorsqu’il double la comédie grossière, en particulier dans les scènes de l’école préparatoire, comme le ferait John Waters.

La transformation progressive de Jonny en quelque chose d’anormal ressemble à une métaphore claire des douleurs de croissance qu’elle éprouve en tant que jeune femme, et elles accompagnent sa romance avec une amie, Elektra (Ireon Roach), et sa quête pour découvrir la vérité sur sa mère, qui a quitté la famille il y a longtemps. De tels points d’intrigue sont loin d’être subtils ou originaux, mais encore une fois, Reeder est moins intéressé à nous surprendre qu’à se livrer à des clichés d’horreur qui nous font à la fois rire et paniquer.

Comme le cinéaste français Yann Gonzalez (Couteau + Coeur), pour qui les films slasher servent d’inspiration pour des histoires sur l’homosexualité et la transgression, Reeder fait partie d’une nouvelle race de réalisateurs qui ont grandi avec des films de genre dans les années 80 et utilisent leurs codes pour dire quelque chose de personnel sur l’identité, le faisant d’une manière qui bord délibérément sur le camp. Auteur peut être idiot et exagéré, mais à l’intérieur se trouve un cœur battant – littéralement, vous verrez – qui aspire à s’exprimer.

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