Les meilleurs films d’animation sont suffisamment divertissants pour les enfants tout en offrant des divertissements enrichissants aux téléspectateurs plus âgés. Cette première Netflix de DreamWorks Animation atteint exactement ce point idéal. Exploitant de manière hilarante et émouvante les angoisses typiques de l’enfance, il est imprégné d’une grande quantité d’esprit à la fois visuel et verbal pour adultes, ce dernier étant une gracieuseté du scénariste Charlie Kaufman (Adaptation, Soleil éternel du Esprit impeccable) pour son retour au long métrage d’animation, neuf ans après Anomalie. Tout comme le récent streamer Nimone, Orion et les Ténèbres prouve le genre de projet d’animation sophistiqué qui éclipse de nombreux toons récents sur grand écran.

Basée sur le livre illustré pour enfants d’Emma Yarlett, l’histoire tourne autour d’Orion (Jacob Tremblay, Chambre), un élève de cinquième année avec un nombre excessif de peurs qu’il raconte consciencieusement dans un carnet de croquis vivement illustré.

Orion et les Ténèbres

L’essentiel

Un délice plein d’esprit et d’imagination.

Date de sortie: vendredi 2 février
Casting: Jacob Tremblay, Paul Walter Hauser, Werner Herzog, Angela Bassett, Colin Hanks, Mia Akemi Brown, Natasia Demetriou, Nat Faxon, Golda Rosheuvel, Aparna Nancheria, Ike Barinholtz, Matt Dellapina, Carla Gugino
Directeur: Sean Charmatz
Scénariste:Charlie Kaufman

1 heure 30 minutes

Beaucoup d’entre eux sont typiques d’un jeune adolescent, depuis la peur de parler à un camarade de classe, aux abus de la part d’intimidateurs, en passant par le fait de laisser tomber son équipe sportive. D’autres sont plus exotiques, comme la terreur des clowns meurtriers cachés dans les caniveaux (il peut remercier Stephen King pour celui-là). Et certains sont d’ordre plus existentiel, comme sa peur de la mort. « ‘Rien’ est peut-être la seule chose inimaginable, » réfléchit Orion, et avouons-le, il a beaucoup de sens. C’est le genre d’enfant réfléchi qui demande à ses parents assiégés (Matt Dellapina, Carla Gugino) de lui lire des histoires au coucher tirées des œuvres de David Foster Wallace.

Mais ce dont Orion a le plus peur, c’est l’obscurité, ce qui n’est pas rare chez les enfants. Il est donc visiblement terrifié lorsqu’un soir Dark (Paul Walter Hauser, perfection dans sa performance vocale ludique) lui rend visite, ressemblant à un monstre noir et imposant mais avec une personnalité étonnamment attachante. Il tente d’apaiser les craintes d’Orion mais n’arrive pas très loin. « Beaucoup de gens ont peur de moi, mais vous êtes à un tout autre niveau », se plaint Dark.

Dark essaie même de convaincre Orion qu’il est un bon gars en lui montrant un film d’introduction d’une seconde sur lui-même, intitulé « Meet Dark », qui est raconté par, qui d’autre, Werner Herzog et dont les titres sont attribués à Saul Bass. « Il n’est pas entré dans Sundance », se plaint Dark à propos de son très court magnum opus. « C’est tellement mieux que la moitié des films là-bas. »

Ces blagues cinématographiques destinées aux téléspectateurs plus âgés sont un excellent exemple du scénario toujours amusant de Kaufman. Le film comprend également de nombreux personnages qui n’étaient pas dans le livre original, à savoir les « Entités nocturnes », à qui Dark présente Orion dans le but de mieux lui faire comprendre les mécanismes de ce qui se passe lorsque les lumières s’éteignent.

Ils incluent les Dreams éthérés (une Angela Bassett typiquement royale), dont le corps est fait d’étoiles ; le sommeil réconfortant (Natasia Demetriou), ressemblant à une peluche et enclin à s’endormir aux moments inopportuns ; l’ennuyeux Insomnia (Nat Faxon), qui aime vous déranger la tête ; les troublants bruits inexpliqués (Golda Rosheuvel), responsables de tous les craquements mystérieux qui vous ont empêché de dormir la nuit ; et l’empathique Quiet (Aparna Nancheria), dont le dialogue doit être sous-titré car il parle dans un murmure à peine perceptible.

Ensuite, il y a l’ennemi juré naturel de Dark, le blond et chamois Light (Ike Barinhaltz), qui est aussi sûr de lui que Dark n’est pas sûr de lui. Parce que Dark craint que, puisque tant de gens ont peur de lui, il ne soit pas un gars si génial que ça après tout.

Un autre élément merveilleux sont les flash-forwards dans lesquels nous voyons Orion, désormais adulte (exprimé de manière réconfortante par Colin Hanks) raconter son histoire comme une histoire au coucher pour sa jeune fille tout aussi anxieuse, Hypatia (Mia Akemi Brown). Grâce à un voyage dans le temps pratique, elle apparaît bientôt également dans son histoire, les deux générations faisant équipe pour surmonter ensemble leurs peurs.

Infiniment intelligent et drôle, Orion et les Ténèbres exprime également magnifiquement l’angoisse adolescente qui tourmente la plupart d’entre nous et l’amour familial qui peut nous permettre de la vaincre. Bien qu’il trouve beaucoup d’amusement dans les insécurités d’Orion, le film les traite avec sympathie, délivrant un message réconfortant qui devrait résonner auprès des jeunes téléspectateurs tout en se révélant nostalgique pour les plus âgés.

Faisant son premier long métrage, le réalisateur Sean Charmatz maintient habilement les débats exactement au bon rythme. Les dessins de personnages imaginatifs et l’animation colorée par ordinateur présentent juste assez de bords irréguliers pour donner au film la sensation d’un livre illustré pour enfants bien-aimé.

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