Les femmes noires, autochtones et de couleur perdent du terrain dans leurs efforts pour trouver du travail et des rôles de leadership dans le secteur canadien de la production cinématographique et télévisuelle.

C’est l’une des conclusions du rapport On Screen 2023 de Women in View, qui mesure les progrès réalisés pour parvenir à une plus grande représentation raciale dans les pratiques d’embauche de l’industrie canadienne, alors que les bailleurs de fonds locaux du cinéma et de la télévision respectent leurs engagements en faveur d’une plus grande diversité et d’une plus grande inclusion sur les plateaux de cinéma et de télévision.

Les femmes – en particulier les femmes noires, les femmes autochtones et les femmes de couleur – sont en retard en termes de niveaux de participation à la production cinématographique et télévisuelle, par rapport aux niveaux de 2019 avant la pandémie.

« Alors que certaines parties prenantes semblaient rester fermes dans leurs engagements en faveur de la parité tout au long de 2020 et 2021, la dynamique globale qui semblait se construire en 2019 a été considérablement compromise en 2020 et 2021 », indique le rapport Women in View.

L’industrie canadienne a fait des progrès en matière d’égalité des sexes, mais moins pour les femmes noires ou autochtones, et n’a pas élevé les plateaux de cinéma et de télévision bien au-delà du simple fait de cocher des cases pour atteindre l’objectif plus large du mouvement Black Lives Matter à la suite du meurtre de George Floyd. Cet événement est devenu un point d’inflexion pour la transformation et la modernisation du cinéma et de la télévision canadiens.

Le dernier rapport sur la télévision canadienne a examiné 127 séries dramatiques de langue anglaise et 107 séries documentaires de langue anglaise financées localement pour une production en 2020 et 2021. Et dans le domaine du cinéma, le rapport a examiné les données de 653 projets de développement de films et 127 projets de production de films financés par Téléfilm Canada, le bailleur de fonds du gouvernement fédéral en matière de cinéma, en 2020 et 2021.

Les chercheuses de Women in View ont averti que les efforts de l’industrie pour mesurer correctement les investissements et le travail en faveur des communautés sous-représentées au Canada n’en étaient pas au point où « les inégalités structurelles et les obstacles systémiques auxquels sont confrontés les femmes et les créateurs de diverses identités de genre, et en particulier les femmes et les autochtones de diverses identités de genre. , Noirs et personnes de couleur » pourraient être pleinement révélés pour aller de l’avant avec un changement durable de l’industrie.

Ainsi, même si l’industrie canadienne et ses financiers ont introduit des fonds dédiés et amélioré la collecte de données, les progrès étaient menacés, surtout si une meilleure collecte de données pour mesurer les réalisations n’était pas obtenue, malgré les efforts de l’industrie.

Le rapport Women in View indique que les diffuseurs qui ont respecté leurs engagements en matière de parité jusqu’en 2020 et 2021 l’ont fait en employant des femmes blanches. « Comme prévu, les pertes enregistrées en 2020 et 2021 ont touché de manière disproportionnée les femmes autochtones, les femmes noires et les femmes de couleur », conclut le rapport.

Les autres gagnants sont des hommes, qui ont vu leur part des investissements dans les projets cinématographiques et télévisuels locaux passer de 52 pour cent en 2019 à 58 pour cent en 2020 et 2021.

Cela signifie que les femmes et les écrivains de genre divers ont reçu moins de travail en 2020 et 2021 par rapport à 2019. Et les créatrices noires étaient les plus faiblement représentées dans tous les rôles clés, car elles étaient capables de diriger le moins de projets et de recevoir le moins de financement.

« Les femmes noires sont également les plus isolées, car elles sont les moins susceptibles d’occuper des rôles créatifs clés sur des projets qui n’étaient pas dirigés par des femmes noires », indique le rapport Women in View.

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