Dominique Boutonnat, président du CNC, comparaîtra cet été devant le tribunal pour être jugé pour les agressions sexuelles présumées sur son filleul, Le journaliste hollywoodien a confirmé.

Le parquet de Nanterre, préfecture de la banlieue ouest de Paris, a fixé la date du procès au 14 juin.

Boutonnat est accusé d'avoir agressé son filleul en août 2020 alors que ce dernier avait 21 ans, comme le rapporte l'AFP. Le jeune homme accuse Boutonnat, qui est son parrain mais avec lequel il n'a aucun lien familial, d'attouchements non consensuels et de tentative de baise avec lui contre son gré. Boutonnat nie toutes les accusations.

Boutonnat a été inculpé en février 2021 pour l'agression présumée, mais il a fallu plus de deux ans pour fixer la date d'ouverture du procès. La date de début de juin signifie que le procès débutera juste après le Festival de Cannes en mai de cette année, garantissant que l'affaire et le débat autour de Boutonnat resteront au centre des médias français.

Des appels ont été lancés pour que le CNC licencie Boutonnat suite à l'inculpation, mais il est resté à son poste, supervisant le plus important organisme de subvention et de régulation du cinéma en France. Le gouvernement français a même accordé à Boutonnat un second mandat de trois ans à la tête du CNC en juillet 2022, suscitant l'indignation dans certains milieux, de nombreux médias français soulignant les liens étroits de Boutonnat avec le président français Emmanuel Macron et l'ancienne ministre de la Culture Rima Abdul- Malak.

On ne sait pas s’il conservera son poste avant le procès. Le CNC s'est pour l'instant refusé à tout commentaire.

Boutonnat est devenu la cible de ceux qui pensent que l'industrie française a été dédaigneuse face aux allégations d'agression sexuelle et trop lente à adopter les changements apportés par le mouvement #MeToo. À la tête du CNC, Boutonnat a contribué à la mise en place d'un nouveau programme de prévention du harcèlement sexuel, qui oblige chaque producteur français à suivre une formation pour pouvoir bénéficier d'un financement public du CNC. Il va sans dire que le fait que le président du CNC soit jugé pour agression sexuelle n'est pas une bonne idée pour l'Office du film.

Alors que la première vague de #MeToo semblait avoir eu peu d'impact sur l'industrie cinématographique française, un deuxième bilan est en cours, avec de nouvelles allégations et un débat acharné dans les médias et au sein des instances professionnelles. En décembre, un documentaire télévisé diffusant de nouvelles allégations d'agression sexuelle contre la star française Gérard Depardieu a relancé le débat #MeToo et l'a ramené dans le courant dominant français.

Publication en ligne L'Informé fut le premier à annoncer la nouvelle du procès de Boutonnat.

A lire également