Lorsque le cinéaste Peter Farrelly a assisté pour la dernière fois au Festival international du film de Toronto en 2018, son film de message de bien-être Livre vert remporterait le prix du public du festival et remporterait trois Oscars, dont celui du meilleur film.
Il est peu probable que la foudre frappe deux fois avec son dernier effort, La plus grande course de bière de tous les tempsqui juge bon d’aborder l’implication de l’Amérique dans la guerre du Vietnam de la même manière que son film précédent abordait le sujet des relations raciales.
La plus grande course de bière de tous les temps
L’essentiel
Va à plat terriblement vite.
Inspiré de l’histoire improbable mais vraie d’un marin marchand new-yorkais de la classe ouvrière qui est monté à bord d’un navire à destination de Saigon en 1967 dans le seul but d’apporter de la bière à ses copains déployés afin de leur remonter le moral, le nouveau projet, qui arrive sur Apple TV+ à la fin de ce mois, détient certes un potentiel de plaisir pour le public. Mais alors que le titre et la mise en scène, tirés du livre du même nom de John Donohue et JT Molloy, pourraient suggérer quelque chose de plus dans le sens satirique des films qu’il avait l’habitude de faire avec son frère, Bobby, le plus noble de Farrelly les impulsions agissent contre la matière. Le résultat est une production sinueuse et décousue qui s’efforce tout au long de trouver un ton satisfaisant.
Incarné par Zac Efron (portant une moustache de star du porno des années 70), John « Chickie » Donahue est un vrai fainéant de son époque. Il vit toujours à la maison avec ses parents et sa sœur pacifiste (Ruby Ashbourne Serkis), dormant tard et veillant plus tard pour les retourner chez Doc Fiddler’s, l’abreuvoir local supervisé par « The Colonel » (un sérieux Bill Murray), qui soutient que les images graphiques de la guerre du Vietnam diffusées par les chaînes de télévision sont mauvaises pour le moral américain.
Voulant faire sa part pour le moral de ses copains, Chickie saute sur un cargo sans autre plan que de distribuer les canettes désormais grillées de Pabst Blue Ribbon de son sac de sport apparemment sans fond, puis il suffit de faire demi-tour et de rentrer chez lui. Il découvre bientôt qu’il est beaucoup plus difficile de sortir d’une guerre que d’y entrer, surtout lorsque son arrivée coïncide avec le début de l’offensive du Têt.
Soucieux de trouver un moyen de retourner à son navire, Chickie se fait d’abord passer pour un agent de la CIA pour aider à faciliter son départ, seulement pour être témoin d’un côté plus sombre du conflit qu’il n’était jamais censé voir. Comme le lui rappelle le bourru mais philosophe Arthur (Russell Crowe), correspondant de guerre pour Voir Magazine, il y a beaucoup de guerres au Vietnam, mais la plus importante est celle des relations publiques.
Bien que la performance mesurée de Crowe parvienne momentanément à dégonfler l’air de suffisance qui engloutit le film, Farrelly et les co-scénaristes Brian Currie et Pete Jones continuent de marteler les points de discussion du Vietnam comme s’il y aurait un test dessus par la suite, et le didactisme continue de tirer vers le bas toute l’énergie que le film tente de rassembler.
Alors qu’Efron a fait ses preuves dans le passé en tant qu’acteur affable, son personnage égocentrique nécessite quelqu’un avec un plus grand poids dramatique ou des côtelettes comiques plus nettes pour donner envie au public de continuer à l’enraciner sur son chemin vers l’illumination. À la fin de cette excursion inutilement longue, l’expérience de Chickie lui aurait peut-être ouvert les yeux sur certaines vérités gênantes, mais les téléspectateurs malheureux et aux paupières lourdes pourraient ne pas être aussi chanceux.
Crédits complets
Lieu : Festival international du film de Toronto (présentations de gala)
Distributeur : Apple TV+
Avec : Zac Efron, Russell Crowe, Bill Murray, Jake Picking, Kyle Allen, Archie Renaux
Société de production : Skydance
Réalisateur : Peter Farrely
Scénaristes : Peter Farrelly, Brian Currie, Pete Jones
Producteurs : David Ellison, Dana Goldberg, Don Granger, Andrew Muscato, Jake Myers
Directeur de la photographie : Sean Porter
Chef décorateur : Tim Galvin
Costumier : Bao Tranchi
Éditeur : Patrick J. Don Vito
Musique : David Palmer
Ventes : Apple TV+
Classé R, 2 heures 6 minutes