Les règles de la rue sont claires : si une bagarre s’ensuit, vous vous battez aussi. Peu importe qui a donné le premier coup de poing ou qui a provoqué la bagarre. Un coup porté à votre ami est une attaque contre le groupe.

Il est donc étrange que Miguel (Tyler Dean Flores), le protagoniste de Miguel veut se battre, un film vif et divertissant réalisé par Oz Rodriguez, n’a même jamais jeté un coup de poing. Ses amis ne sont pas des combattants habituels, mais même eux se sont retrouvés au milieu d’une mêlée ou deux. De plus, le père de Miguel (Raúl Castillo) dirige un studio de boxe et l’enfant est obsédé par Bruce Lee et Jackie Chan.

Miguel veut se battre

L’essentiel

Drôle et sincère.

Date de sortie: Mercredi 16 août (Hulu)
Casting: Tyler Dean Flores, Imani Lewis, Christian Vunipola, Suraj Partha, Raúl Castillo, Dascha Polanco, Andrea Navedo
Directeur: Oz Rodríguez
Scénaristes : Jason Concepcion, Shea Serrano

1 heure 24 minutes

Alors, qu’est-ce que ça donne ? Est-ce l’inexpérience ? (Oui). Manque de confiance? (Cela aussi). Peur? (Bingo).

Dans Miguel veut se battre, le personnage éponyme cherche une escarmouche pour éviter de parler à ses amis du déménagement imminent de sa famille. C’est une prémisse simple que les écrivains Jason Concepcion et Shea Serrano utilisent pour raconter une histoire étonnamment réconfortante et relatable.

Miguel aime sa vie à Syracuse. Les journées d’école sont longues, mais au moins il peut passer du temps avec ses meilleurs amis David (Christian Vunipola), Cass (Imani Lewis) et Srini (Suraj Partha). Ils font des promenades, jouent au basket et recréent leurs séquences de combat préférées. Au début du film, on voit Miguel monter une de ces vidéos, un large sourire collé au visage.

La nouvelle qu’il déménage à Albany dans une semaine pour le nouveau travail de sa mère frappe durement Miguel. Incapable d’imaginer une journée sans ses amis, le lycéen évite la réalité pour poursuivre un rêve égaré. Miguel veut se battre avec un étranger pour qu’il puisse se battre comme et, plus important encore, avec ses amis. Il veut prouver à Cass, Srini et David qu’il les soutiendra toujours.

C’est tout à l’honneur du casting et de la direction assurée de Rodriguez que nous pensons que les efforts de Miguel ont une chance. L’étudiant habituellement passif fait appel à ses amis pour l’aider à concevoir un plan, ignorant leurs questions sur ses motivations soudaines et ses chances de succès. Flores joue Miguel avec un optimisme obstiné qui se traduit par un charme subtil. On comprend pourquoi ses amis renoncent à leur rapide interrogatoire pour l’aider à poser les règles de base de sa mission. Nous soutenons Miguel aussi.

Les règles de l’opération Miguel Fights (titre non officiel) sont plus compliquées que celles de la rue. Le jeune guerrier ne peut combattre que quelqu’un qu’il connaît, il ne peut pas donner le premier coup de poing et il doit rester à l’écart de l’étudiant le plus redouté, Damien Delgado (Juan Abdias). Le plan semble assez simple, surtout lorsqu’il est élaboré par Cass et Srini – des co-conspirateurs calmes et encourageants – mais le mettre en œuvre est beaucoup plus difficile.

La plupart de Miguel veut se battre se déroule comme un jeu vidéo, avec des niveaux fonctionnant comme des vignettes discrètes. La conception graphique chromatique de Monica Palmer ajoute un élément informatisé rétro au langage visuel ludique du film. Une partition funky (de Rafael Lazzaro) et un sound design énergique – les voix off des commentateurs sportifs lorsque Miguel s’approche de sa cible, par exemple – nous ancrent fermement dans l’univers de ce personnage si particulier.

Ces types d’éléments délicieux, associés au scénario plein d’esprit de Concepcion et Serrano, permettent au film de rester agile. Les combats, chorégraphiés par Junchang Lu, ont un côté intentionnellement loufoque, reflétant l’adolescent dont ils sont issus – et un hommage aux héros dont les affiches sont partout sur le mur de la chambre de Miguel.

Mais les rires ne sont pas si accablants qu’on en oublie le cœur de l’histoire. Alors que Miguel essaie et échoue à entamer une bagarre, David s’inquiète des motivations de son plus vieil ami. La profondeur de leur relation se dévoile au fil du film. Les deux ressemblent plus à des frères; après la mort du père de David, un champion de boxe, la famille de Miguel a pris soin de lui et de sa mère.

Le David de Vunipola est une figure réservée, presque stoïque, marquée par des années de deuil. Il essaie de faire mieux à l’école, de laisser les combats derrière lui pour pouvoir tenir sa promesse à son père. Rodriguez, pour la plupart, maintient un équilibre approprié entre les éléments dramatiques de l’histoire de David (un clin d’œil subtil à Credo) et la comédie d’action légère.

Qu’est-ce qui s’irrite un peu dans Miguel veut se battre, surtout vers sa fin, est la nature répétitive des batailles ratées du protagoniste. Chaque adversaire présente un défi unique – Miguel essaie d’affronter un jock, un étudiant qui s’est moqué de ses imitations de Jordans et un enfant blanc raciste à l’école – mais l’anticipation de l’échec leur permet de se confondre facilement. Il est difficile pour nos esprits de ne pas s’éloigner des dropkicks et des revers et de se demander à la place : quand Miguel affrontera-t-il ses vraies peurs ?

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