Jan Jonson s’est fait attendre. Le personnage principal d' »Un Triomphe », le dernier film d’Emmanuel Courcol, est actuellement à Paris et doit être à la Cité Paradis à 16 heures pour raconter son aventure dramatique avec les pégriots les forçats, les cellulards les entaules, et les Zonzonniers.

Le jour où j’y étais, à la fin du mois d’août, Paris était désert. Magnéto à la main, impatience en poche, je m’assois dans le bureau blanc. L’histoire de Jonson me fascine Comment un acteur suédois sans prétention, largement inconnu dans le monde, a-t-il obtenu des types dont le seul but est de se plaindre pour jouer « En attendant Godot » ?

Parce que c’est tout ce qu’on obtient en prison : des couinements. Le juge était injuste Le coupable n’est pas coupable, je n’ai pas vendu de haschisch dans la rue, et le témoin mentait, et les flics sont horribles, je ne mérite pas d’être emprisonné.

Je me souviens dans ma tête de la scène finale du film de Courcol, ces dix minutes enchanteresses où Kad Merad (qui est le personnage de Jonson) est face au public et raconte, sans une pause ni une figure de style, l’histoire complète, de son arrivée dans une prison de haute sécurité pour « faire du théâtre » à sa stupéfiante tromperie finale.

Finalement, mettre en scène « Waiting for Godot » avec un groupe d’hommes qui attendent (la soirée, le repas, la visite et la libération, la surprise) était une excellente idée au départ.

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