Un groupe de travailleurs et d’entrepreneurs du Festival du Film de Berlin a publié une lettre ouverte appelant la Berlinale à dénoncer sa position officielle sur la guerre à Gaza.

La lettre, signée par une trentaine de travailleurs, dont des programmateurs et des modérateurs des sections latérales du festival Panorama, Forum et Generation, ainsi que du Marché du film européen, de Berlinale Talents et de Berlinale Goes Kiez, déclarent qu’ils « veulent que le festival et nous-mêmes un niveau plus élevé. Ils appellent la Berlinale à adopter une position plus claire contre la guerre à Gaza.

« Nous nous joignons à un mouvement de solidarité mondial pour exiger un cessez-le-feu immédiat et appeler à la libération de tous les otages », peut-on lire.

La lettre, publiée en ligne deux jours avant le début de la 74e Berlinale, le jeudi 15 février, appelle la Berlinale à aller plus loin que son communiqué officiel du 19 janvier, dans lequel les codirecteurs Mariëtte Rissenbeek et Carlo Chatrian déclaraient leur la sympathie « va à toutes les victimes des crises humanitaires au Moyen-Orient et ailleurs », affirmant qu’elles « prennent une position ferme contre toutes les formes de discrimination et s’engagent en faveur de la compréhension interculturelle ».

« Alors que le monde est témoin d’une perte inconcevable de vies civiles à Gaza – notamment de journalistes, d’artistes et de cinéastes – ainsi que de la destruction d’un patrimoine culturel unique », peut-on lire dans la lettre ouverte, « nous avons besoin de positions institutionnelles plus fortes. Nous attendons du festival qu’il adopte une position cohérente avec celles adoptées en réponse à d’autres événements qui ont frappé la communauté internationale ces dernières années.

La lettre des travailleurs dénonce également ce que les signataires décrivent comme « les limites actuelles imposées à la parole » dans le secteur culturel en Allemagne et le manque d’opportunités de débattre et de discuter du conflit dans le contexte du festival.
« Même si nous reconnaissons les tentatives isolées et mineures visant à créer un espace d’échange, nous nous attendons à ce que le programme du festival de cette année s’engage de manière plus active et discursive dans l’urgence et la réalité du moment en organisant des espaces de dialogue de sa propre initiative et conception dans le grand des maisons que nous appelons cinémas », peut-on lire. « Au lieu de cela, nous n’assistons à aucune initiative invitant les professionnels et/ou le public dans un espace de discussion dédié, structuré de manière à permettre une longue rencontre entre tous. »

Le débat polarisant autour de la guerre à Gaza était déjà prêt à déclencher des protestations à Berlin. Avant le festival, deux réalisateurs qui devaient projeter des films dans la section Forum de Berlin ont tiré leur révérence, invoquant leur solidarité avec Strike Germany, une pétition en ligne qui appelle au boycott de toutes les institutions culturelles parrainées par l’État en Allemagne en raison de la prétendue position pro-israélienne de Berlin dans la guerre.

Le journaliste hollywoodien a contacté la Berlinale pour commentaires.

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