Travailler dans son pays natal semble animer le réalisateur néo-zélandais Lee Tamahori, dont le meilleur film reste son premier long métrage de 1994. Il était une fois des guerriersSa carrière à Hollywood a été mitigée, avec notamment des ratés comme le film avec Nicolas Cage Suivant et le malheureux xXx : État de l’Unionsans parler de Meurs un autre jourl’un des films récents de James Bond les plus oubliables. Tamahori démontre une sorte de retour en forme avec Le convertiun drame historique du XIXe siècle avec Guy Pearce, à propos d’un pasteur anglais qui se rend en Nouvelle-Zélande pour prêcher dans une colonie britannique et se retrouve pris dans la violence entre tribus maories en guerre.

Comme le long métrage de Tamahori de 2016, Le Patriarche, Le converti est inégal et ne répond pas pleinement à ses ambitions thématiques. Mais il est bien réalisé et évite heureusement de tomber dans le syndrome du sauveur blanc.

Le converti

L’essentiel

Mieux vaut s’en tenir aux détails qu’à la vue d’ensemble.

Date de sortie:Vendredi 12 juillet
Casting: Guy Pearce, Tioreore Ngatai-Melbourne, Antonio Te Mahioha, Jacqueline McKenzie, Lawrence Makoare
Directeur: Lee Tamahori
Scénaristes: Shane Danielsen, Lee Tamahori

1 heure 59 minutes

L’histoire se déroule en 1830 et commence avec Munro, interprété par Pearce, voyageant avec des commerçants britanniques sur un voilier à travers la mer de Tasman. Une fois débarqué, Munro se rend sur le rivage, d’abord en cajolant doucement, puis en chevauchant sur l’eau, son cheval blanc bien-aimé, une image résonnante qui évoque instantanément des associations colonialistes.

Malheureusement, il ne parvient pas à garder son cheval longtemps après être tombé dans un conflit entre les tribus dans lequel le mari d’une jeune femme, Rangimai (Tioreore Ngatai-Melbourne, Chassez le Les gens de la nature), est sauvagement assassinée. Munro échange le cheval contre la vie de Rangimai, blessée, contre le chef de tribu violent Akatarewa (Lawrence Makoare, vraiment redoutable), puis l’emmène dans sa modeste maison de la colonie britannique d’Epworth. Là, il la soigne avec l’aide de Charlotte (Jacqueline McKenzie), une veuve irlandaise qui lui sert d’interprète.

Munro se retrouve bientôt confronté au racisme avec lequel les Britanniques traitent la population indigène, illustré par le refus d’un médecin de même examiner Rangimai. Pendant ce temps, il se retrouve de plus en plus pris dans les tensions entre les deux tribus, ce qui finit par aboutir à une bataille féroce dans laquelle il devient l’un des participants.

Le principal problème avec Le convertiun titre qui se révèle ironique à la fin, est que le scénario de Tamahori et Shane Danielsen n’explore jamais suffisamment les personnages et les situations pour maintenir notre intérêt. Il est rafraîchissant que Munro ne se lance pas dans une histoire d’amour avec Rangimai, la jeune femme autochtone qu’il a sauvée, comme on pourrait s’y attendre, mais leur lien naissant n’a pas le poids émotionnel qu’il devrait. Et lorsque Munro et Charlotte finissent par tomber au lit ensemble, c’est traité avec toute la désinvolture d’une aventure d’un soir.

Munro n’est pas non plus particulièrement intéressant, la performance résolument récessive de Pearce ne nous permettant pas d’entrer dans les profondeurs émotionnelles de son personnage, à l’exception d’une scène à la fin du film dans laquelle il livre un monologue larmoyant relatant l’incident traumatisant de son passé qui l’a conduit à la prêtrise. Ce n’est pas que l’acteur soit mauvais, mais plutôt que le scénario ne lui donne pas grand-chose sur quoi travailler. Ngatai-Melbourne comble ce vide, dont Rangimai apparaît comme le cœur et l’âme du film.

Le converti Le film excelle dans son traitement des personnages maoris, même les plus barbares d’entre eux se voyant accorder des dimensions qui font généralement défaut à leurs homologues britanniques. De manière inhabituelle, certains de leurs dialogues sont sous-titrés et d’autres non, ce qui confère un air de mystère intrigant à leurs interactions. Leurs coutumes, leurs rituels, leurs costumes, leurs armes et même leurs marques faciales sont décrits avec une attention évidente aux détails authentiques.

Tamahori, habitué à la violence cinématographique, met en scène les scènes de combat pour un impact viscéral maximal. Et la cinématographie grand écran de Gin Loane est toujours époustouflante, mettant en valeur le magnifique paysage naturel. Mais malgré tous ses éléments louables, Le converti manque finalement de profondeur narrative pour vous transformer en croyant.

Crédits complets

Production : Jump Film and Television, Brouhaha Entertainment, MBK Productions
Distributeur : Magnolia Films
Avec : Guy Pearce, Tioreore Ngatai-Melbourne, Antonio Te Mahioha, Jacqueline McKenzie, Lawrence Makoare
Réalisateur : Lee Tamahori
Scénaristes : Shane Danielsen, Lee Tamahori
Producteurs; Robin Scholes, Te Kohe Tuhaka, Andrew Mason, Troy Lum
Producteurs exécutifs : Maria Logan, Anne Sheehan, David Garrett, David Mepham
Directrice de la photographie : Gin Loane
Décorateur : Nick Williams
Créatrice de costumes : Liz McGregor
Musique: Matteo Zingales
Rédacteur en chef : Luke Haigh
Casting : Yvette Reid

1 heure 59 minutes

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