De belles performances et des visuels puissants ne compensent que partiellement l’inévitable air de familiarité qui accompagne le premier long métrage de Marco Perego. Bien que le cinéaste offre à sa vraie épouse Zoe Saldaña l’un de ses meilleurs rôles depuis longtemps, il est agréable de la voir bénéficier d’un répit dans les nombreuses franchises à succès de science-fiction et de fantasy (Star Trek, Avatar, gardiens de la Galaxie) auquel elle est attachée, sans parler de son maquillage extraterrestre – L’absence d’Eden raconte une histoire désormais tristement familière sur les souffrances humaines engendrées par la crise frontalière.
Saldaña incarne Esmee, une danseuse privée mexicaine qui est obligée de fuir son pays après avoir tiré et tué un client qui tentait de l’agresser alors qu’elle exécutait un lap dance. Après avoir découvert qu’il était membre d’un cartel, elle dit au revoir en larmes à son abuela et fait appel aux services de coyotes (alias passeurs d’êtres humains) recommandés par un ami. Alors qu’elle se dirige vers la frontière avec de nombreux autres migrants, elle se lie d’amitié avec une jeune femme et sa jeune fille. Lorsque la mère est éloignée du groupe avant qu’ils n’atteignent la frontière, elle devient la protectrice de la petite fille effrayée. Finalement, ils sont également séparés, Esmée étant obligée d’accepter un emploi de femme de ménage dans un motel.
L’absence d’Eden
L’essentiel
Une histoire d’actualité dans un emballage trop précieux.
Date de sortie: vendredi 12 avril
Casting: Zoe Saldaña, Garrett Hedlund, Adria Arjona, Chris Coy, Sophia Hammons, Noah Ziggy James
Directeur: Marco Perego
Scénaristes: Marco Perego, Rick Rapoza
Classé R, 1 heure 25 minutes
Son histoire est entrecoupée de celle de Shipp (Garrett Hedlund), un agent de l’ICE dont l’engagement dans son travail est démontré par son volontariat pour se faire utiliser le Taser lors d’une séance de formation. Contrairement à son nouveau partenaire instable Dobbins (Chris Coy), cependant, il a une véritable empathie pour les migrants qu’il rencontre et n’est prêt à recourir à la force que lorsque cela est absolument nécessaire. Cela semble être assez fréquent, car le scénario mélodramatique de Perego et Rick Rapoza ne manque pas de rencontres violentes.
La question de la frontière devient encore plus personnelle pour Shipp lorsqu’il découvre que sa nouvelle petite amie (Adria Arjona, Vrai détective, Morbius) est elle-même sans papiers et que ses frères sont eux-mêmes des passeurs. Finalement, ses vies et celles d’Esmée se croisent lorsqu’il part enquêter sur le motel où elle travaille et qu’ils tentent de sauver la petite fille qui a été cachée par les passeurs.
Perego, dont l’expérience est celle d’artiste visuel – parmi ses œuvres se trouve une sculpture à grande échelle composée de chaussures remplies de béton représentant des enfants qui ont perdu la vie en fuyant la Syrie – embellit le récit élémentaire avec des fioritures visuelles à la fois saisissantes et à la limite prétentieuses. Un montage pré-générique, culminant avec un gros plan géant d’un œil, ressemble principalement à une installation vidéo, et il y a suffisamment de scènes éclairées aux bougies pour remplir un spectacle de la Nativité. Le cinéaste a certes un œil pictural habile, soutenu par la belle cinématographie de Javier Julia, souvent éclairée au crépuscule, mais trop souvent dans le film, il veille à vous le faire savoir.
On ne peut nier les intentions louables du film qui cherche à donner un visage humain à la question des migrants, ce qui explique probablement le fait que les producteurs incluent des poids lourds de l’industrie tels que Martin Scorsese, Rick Yorn et Alexandra Milchan, entre autres.
Et les performances sont irréprochables, avec le portrait déchirant de Saldaña exprimant puissamment le désespoir physique et émotionnel d’Esmee et la sous-estimation astucieuse de Hedlund nous faisant subtilement prendre conscience du conflit moral croissant de son personnage à propos de son travail.
Crédits complets
Production : Ashland Hill Media Finance, Cinestar Pictures, Ingenious Media, Pioneer Pictures
Distributeurs : Images verticales, Attractions en bordure de route
Avec : Zoe Saldaña, Garrett Hedlund, Adria Arjona, Chris Coy, Sophia Hammons, Noah Ziggy James
Réalisateur : Marco Perego
Scénaristes : Marco Perego, Rick Rapoza
Producteurs exécutifs : Marin Scorsese, Joe Jenckes, Susan Kirr, Daniel Negret, Stanley Preschutti, Jolene Rodriguez, Joe Simpson, Simon Williams
Producteurs : Karl Herrmann, Robert Kravis, Alexandra Milchan, Marco Perego, Zoe Saldaña, Julie Yorn, Rick Yorn
Directeur de la photographie : Javier Julia
Décorateur : Jona Tochet
Editeur : Lee Haugen
Compositeur : Oliver Coates
Costumière : Barcie Waite
Casting : Kathryn Brink
Classé R, 1 heure 25 minutes