Selon le réalisateur belge Joachim Lafosse, sa dernière, Six jours au printemps (Six Jours ce printEmps-L d.), a été inspiré par une pause mémorable de sa propre enfance dans laquelle lui, son frère et leur mère se sont effectivement accroupis dans la deuxième maison de fantaisie appartenant aux parents de son père. La nature personnelle de cette inspiration peut expliquer la tendresse mélancolique du film et l’atmosphère discrète.
Bien sûr, ce drame silencieux est enrichi par un certain suspense pour savoir si la famille de son centre se fera prendre. Mais la tension dramatique brave une fréquence beaucoup plus moelleuse par rapport aux histoires de familles à la crise à la crise de Lafosse (voir (voir Un silence, Nos enfants, L’agitation), ce qui en fait pratiquement une comédie légère selon ses normes.
Six jours au printemps
La ligne de fond
Une histoire anxieuse, intime et ensoleillée.
Lieu: Festival du film de San Sebastian (compétition)
Casting: Eye Haïdara, Jules Waring, Leonis Pinero Müller, Teodor Pinero Müller, Emmanuelle DeVos, Damien Bonnard
Directeur: Joachim Lafosse
Scénaristes: Joachim Lafosse, Chloé Duponchelle, Paul Ismaël
1 heure 32 minutes
Ce changement de ton ne porte pas entièrement ses fruits. La narration elliptique du script de Lafosse (écrit en collaboration avec Chloé Duponchelle et Paul Ismaël) retient sans doute trop d’informations, obligeant le spectateur à se demander pourquoi ils devraient investir dans le sort des personnages. Au moins, les acteurs sont assez sympathiques pour cajoler l’empathie – en particulier le plomb Eye Haïdara, dont la mère célibataire récemment célibataire, Sana, a du mal à lui donner des jumeaux pré-adolescents Raph et Tom (joué, respectivement, par des frères et sœurs réels Leonis Pinero Müller et Teodor Pinero Müller) un immeuble familial normal, comme ils le faisaient.
Mais il y a un prix à payer, même si la maison elle-même est gratuite. Sa décision de prendre quelque chose qui n’est techniquement pas le sien érode la confiance entre elle et ses garçons, surtout une fois qu’il sort que Jules (Jules Waring), l’ancien entraîneur de football des garçons, est venu en tant qu’amant secret de Sana.
Lorsque nous la rencontrons pour la première fois, Sana occupe deux emplois, un dans un bureau par jour, suivi de quarts de serveuse la nuit. Le fait que les enfants se préparent pour l’école le matin, puis s’asseyent tranquillement dans le restaurant en faisant leurs devoirs peuvent être un signe de la façon dont Sana les a élevés, même s’ils ont toujours toute l’énergie bruyante que vous attendez des enfants de 10 ans.
Après le trio dans la mini-fourgonnette de Sana pour des vacances de Pâques, s’arrêtant pour ramasser Jules sur le chemin, ils découvrent qu’il n’y aura pas assez de place chez sa famille. Ils devront rester dans un hôtel, ce que Jules propose de payer. Trop fier d’accepter son hospitalité mais aussi cassé, Sana accepte finalement la suggestion des enfants qu’ils restent chez leurs grands-parents à Saint-Tropez. Elle sait qu’ils ne seront pas là, elle a une clé et elle connaît déjà tous les codes de broches nécessaires pour accéder à la succession privée. Où est le mal?
Même ainsi, une fois arrivés à la suite d’un trajet en toute nuit, Sana est écourbé à propos de la repération par les voisins. Sachant que son ancien beau-père vérifie les compteurs, elle insiste sur le fait qu’ils n’utilisent aucune électricité pendant leur séjour et que seulement des tirs légers dans le foyer pour rester au chaud au lieu d’allumer le chauffage. La piscine de la maison est une boîte de Pétri pleine d’algues, ils visitent donc la plage privée accessible uniquement aux résidents. Mais après que l’un des habitants ait reconnu Sana et les garçons, ils s’en tiennent aux plages publiques, tandis qu’elle tressaillit chaque fois qu’elle voit quelqu’un qui pourrait la connaître.
Lors d’un appel téléphonique avec son ex-mari, elle lui dit qu’elle et les enfants sont à Lyon en visite un ami. Les enfants, bénissent leur cœur, acceptent de ne jamais révéler à leur père où ils ont été. Mais bientôt, l’insistance de Sana à minimiser l’utilisation des téléphones portables et à passer leurs soirées à jouer à des jeux de cartes avec elle et Jules commence à porter de mince. Dans l’une des séquences les plus tendues du film, ils sont surpris en nageant dans la piscine d’un voisin par un gardien (Damien Bonnard), et Sana doit décider de rembourser l’homme pour garder son silence.
Le DP et le collaborateur ordinaire de Lafosse Jean-François Hensgens, tirant dans CinemaScope, maintient principalement la caméra de près et personnelle avec l’ensemble, créant un sentiment de claustrophobie même lorsque le tour ou la vue occasionnelle sur le balcon sert de rappel du paysage local spectaculaire. Cette enclave chic, luxuriante avec des palmiers et un tapisserie coûteux et accueillant uniquement à la classe propriété, est exactement le genre d’endroit où JG Ballard avait en tête quand il a écrit son roman dystopique Super-cannes. Sana ne pouvait venir là-bas que lorsqu’elle était mariée à l’un des scions du quartier, que nous ne voyons jamais.
C’est un choix intéressant que nous n’apprenons jamais si les beaux-parents ou ex-mari sont noirs comme Sana et ses fils. Aucun des voisins qu’ils rencontrent, notamment Nosy Josiane (habitué de Lafosse Emmanuelle DeVos), est toujours si au point de mentionner la race, et tout le monde accueille nominalement la famille avec chaleur. Néanmoins, il y a un sentiment constant que personne n’oublie jamais les différences de classe en jeu ici, même parmi les gens de la classe ouvrière qui vivent dans la ville toute l’année et servent les riches.
Mais Lafosse ne s’attarde pas sur la sociologie de la situation et met plutôt l’accent sur la façon dont les secrets et se trouvent la cohésion de cette famille fragile. Ce n’est qu’une fois que tout est ouvert, et le pire s’est produit, cette vraie joie peut être vécue. La lumière du soleil est vraiment le meilleur désinfectant, dans tous les sens.