La France a remanié le comité qui sélectionne le film que le pays soumet à l’Académie des arts et des sciences du cinéma pour l’Oscar du meilleur long métrage international.
Cette décision, dévoilée mercredi par le ministère français de la Culture, intervient après une sécheresse exceptionnellement longue des Oscars pour la France. Sur les 10 dernières candidatures internationales françaises aux Oscars, seules quatre ont figuré sur la liste finale, et seulement deux – celle de Deniz Gamze Ergüven Mustang en 2015 et Ladj Ly’s Les misérables en 2019 – a reçu des nominations aux Oscars. Aucun des deux n’a gagné. La France n’a pas remporté l’Oscar du meilleur film international depuis Régis Wargnier Indochine en 1993.
Les critiques disent que le comité de sélection français sélectionne régulièrement des films qui ont été présentés en première au Festival de Cannes et qui sont favorisés par les initiés de l’industrie française, mais n’ont pas les meilleures chances de trouver les faveurs de l’Académie américaine.
L’année dernière en était un bon exemple : la France a choisi la Palme d’or de Julia Ducournau Titane – un drame d’horreur hyper-violent et sexuellement explicite qui a divisé les critiques et le public – sur la gagnante du Lion d’or de Venise d’Audrey Diwan Événementun drame plus conventionnel sur l’avortement dans la France des années 1960.
Il y a également eu des accusations de conflits d’intérêts potentiels.
Dans le cadre de la refonte, plusieurs membres permanents du comité, dont le délégué général du Festival de Cannes Thierry Fremaux, la présidente de la Cesar Academy Véronique Cayla et Serge Toubiana, patron du groupe de promotion du cinéma français Unifrance, ne feront plus partie de l’instance de sélection.
Au lieu de cela, chaque année, le ministre français de la culture nommera le comité, choisissant deux cinéastes, deux producteurs, deux agents de vente et une autre figure de l’industrie cinématographique pour faire la sélection aux Oscars. Les présidents d’Unifrance et de l’ONF seront autorisés à assister aux réunions du comité en tant qu’observateurs, mais ne voteront pas sur la sélection finale.