Le cinéaste iranien Reza Dormishian se préparait à assister au Festival international du film indien la semaine dernière pour lancer un nouveau film qu’il a produit lorsqu’il a été arrêté à l’aéroport de Téhéran par les autorités et qu’il lui a été interdit de quitter son pays d’origine. Le passeport du réalisateur a alors été confisqué et il a été renvoyé devant un tribunal iranien pour y être poursuivi. On ne sait toujours pas quelles accusations il pourrait faire face.

Les représentants de Dormishian disent qu’ils pensent qu’il a été détenu en raison de ses récents messages sur Instagram exprimant son soutien à ceux qui se sont exprimés lors des manifestations nationales en cours en Iran. Il a particulièrement critiqué la répression du gouvernement contre les cinéastes, exprimant sa solidarité avec les réalisateurs emprisonnés Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof.

Dormishian devait assister au Festival international du film indien (IFFI) à Goa en soutien à son collègue réalisateur Dariush Mehrjui. Un mineur, qui a fait sa première dans la compétition principale de l’événement. Les projections du film se sont déroulées sans lui jeudi et vendredi. Le film raconte l’histoire d’une femme déchirée entre les vues et les désirs de sa fille libre penseuse, qui veut étudier la musique, et de son mari conservateur.

Scénariste, réalisateur et producteur prolifique, Dormishian, 41 ans, a exposé des œuvres dans de nombreux festivals de cinéma majeurs au monde, avec des crédits tels que Haine, Je ne suis pas en colère! et Pas le choix. Souvent critiques à l’égard de divers aspects de la vie iranienne, ses films ont régulièrement eu du mal à passer la censure dans son pays. Son deuxième long métrage, Je ne suis pas en colère!projeté au Festival du film de Berlin en 2014, mais a ensuite été retiré d’un festival iranien après des menaces de violence de la part d’extrémistes purs et durs.

De nombreux cinéastes iraniens se sont exprimés et ont fait face à la colère du régime depuis que les manifestations ont commencé à secouer le pays à la suite de la mort en septembre d’une femme kurde de 22 ans alors qu’elle était en garde à vue. En octobre, le cinéaste Mani Haghighi s’est vu confisquer son passeport alors qu’il s’apprêtait à embarquer sur un vol pour assister au BFI London Film Festival. Plus tôt ce mois-ci, Farnaz Jurabchian et Mohammadreza Jurabchian, co-réalisateurs du documentaire Maison silencieuseont été empêchés de se rendre aux Pays-Bas pour la première de leur film au Festival international du film documentaire d’Amsterdam.

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