Se déroulant pendant l’instabilité de la Corée du Sud dans les années 1980 sous un gouvernement autoritaire, avec un arrière-plan de manifestants étudiants faisant pression pour la démocratie alors que la Corée du Nord envisage d’assumer le contrôle national via la réunification forcée, Chasser a une texture politique ample. Il ne manque pas non plus de poursuites en voiture, d’échanges de tirs, d’affrontements au corps à corps, d’explosions et de téléphones portables de la taille de briques de maison. Qu’est-ce que ce thriller d’espionnage sinueux, le premier film de Jeu de calmar star Lee Jung-jae, n’a pas assez de profondeur de caractère ou de cohérence de narration. Cela sape son efficacité en tant que divertissement d’action, malgré une première machine à sous de minuit à Cannes.

Des pistes charismatiques et des décors intenses vous incitent à regarder, mais il s’agit d’un film de plus en plus frustrant qui se perd au milieu d’un fourré dense de complications de l’intrigue, de doubles jeux, de contre-plans et de révélations surprises, sans jeter les bases nécessaires pour vous aider à garder une trace de ce qui se passe. Ou de s’occuper. Lee ne manque pas d’ambition dans son passage derrière la caméra, mais ce type d’intrigue de genre psychologiquement complexe et à grande vitesse nécessite un contrôle narratif plus strict. Les personnages sont tellement voilés de secret et de tromperie que leurs motivations, ainsi que leurs véritables allégeances, restent trop souvent opaques.

Chasser

L’essentiel

Pas de grande prise.

Lieu: Festival de Cannes (Hors Compétition)
Moulage: Lee Jung-jae, Jung Woo-sung, Jeon Hye-jin, Heo Sung-tae, Go Youn-jung, Kim Jong-soo, Jung Man-sik
Réalisateur: Lee Jung-jae
Scénaristes: Lee Jung-jae, Jo Seung-hee

2 heures 11 minutes

S’ouvrant à Washington, DC, le film met rapidement en place ses principaux adversaires lorsque Park Pyong-ho (Lee) et Kim Jung-do (Jung Woo-sung), respectivement chefs d’unité étrangers et nationaux de l’Agence centrale de renseignement coréenne, sont plongés dans action pour déjouer les tireurs d’élite visant à assassiner le président sud-coréen lors d’une visite d’État. Park est brièvement pris en otage mais s’échappe de justesse en tuant l’agresseur et en mettant en colère Kim, qui voulait que l’homme soit amené vivant pour interrogatoire.

Les retombées de cet incident les laissent avec la question pendante d’une fuite au sein de l’organisation et la paranoïa de trouver une taupe nord-coréenne, connue sous le nom de Donglin, dans la KCIA. Alors que Park est un vétéran de l’agence depuis 12 ans, Kim est nouveau sur le terrain, venant d’un milieu de l’armée coréenne, ce qui ajoute à leur méfiance mutuelle. Le dégoût de Park pour l’utilisation par son collègue de la torture brutale dans ses méthodes d’interrogatoire ne fait qu’alimenter l’animosité initialement tacite entre eux.

Une mission d’opérations spéciales bâclée et la dénonciation d’un directeur corrompu de la KCIA renforcent l’urgence de découvrir la menace à la sécurité nationale, tandis que les liens personnels obscurs de Park avec Yoo-jung (Go Youn-jung), un étudiant impliqué avec des manifestants qui se méfie de son passé, le jette également sous un jour suspect avec Kim. Lorsque la KCIA nomme un autre militaire comme directeur, Ahn (Kim Jong-soo), il oppose les deux chefs d’unité l’un à l’autre, mettant Kim en charge d’une chasse aux sorcières interne qui fera de multiples victimes. Mais c’est l’adjointe et analyste de données qualifiée de Park, l’agent Ju-kyung (Jeon Hye-jin), qui découvre une vérité choquante qui change radicalement la perspective à grands frais personnels.

Pendant ce temps, une faille de sécurité met en péril un sommet coréen-japonais et le complot visant à éliminer le président prend un nouvel élan avec une visite prévue à Bangkok. Ce n’est pas une grande surprise lorsque l’implication de la CIA américaine est révélée. Lee et son coordinateur de cascades Heo Myeong-heang mettent en scène l’assaut thaïlandais comme une confrontation occidentale explosive, avec un défilé militaire sur le terrain devant un grand bâtiment d’ambassade qui se transforme en une fusillade sanglante.

La cinématographie pointue de Lee Mo-gae, le montage propulsif de Kim Sang-bum et une partition pleine de suspense de Cho Young-wuk apportent une finition technique à Chasser. Mais malgré les présences convaincantes à l’écran des deux protagonistes, le film ne s’arrête jamais assez longtemps pour creuser la rivalité professionnelle entre Park et Kim, leurs idéologies contradictoires ou leur guerre psychologique stratégique. Ses poussées dynamiques de violence sont souvent impressionnantes scène par scène, mais finalement, tout se déroule à une distance confuse.

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