Armie Hammer fait une sorte de retour dans ce western indépendant représentant sa première apparition sur grand écran depuis que certains faits divers ont éclaté. La question est certainement de savoir si ce rôle particulier était un bon choix pour lui ou non, puisque son personnage de hors-la-loi est montré en train de tenter de violer puis de mutiler une jeune femme.

Discutez-en entre vous.

Creuset de frontière

L’essentiel

Un petit test d’endurance.

Date de sortie: vendredi 5 décembre
Casting: Myles Clohessy, Armie Hammer, Thomas Jane, William H. Macy, Mary Stickley, Eli Brown, Ryan Masson, Zane Holtz, Eddie Spears
Directeur: Travis Mills

Classé R, 2 heures 5 minutes

Le casting s’avère une distraction inévitable pour Creuset de frontièreun oater exécuté avec compétence mais inoubliable. J’utilise le terme vintage car, outre la violence graphiquement sanglante exposée, le film, qui mérite facilement sa cote R, aurait pu sortir dans les années 1950. Vous pouvez imaginer les chansons de la bande originale, composées par Sean Rowe, chantées par Frankie Laine. Il présente des scènes tournées à Monument Valley, rappelant John Ford, et ses personnages auraient pu peupler un film d’Anthony Mann.

Le film réalisé par Travis Mills est basé sur le roman de 1961 Surveillance du désert par Harry Whittington, décédé en 1989, il n’a donc vraisemblablement rien à voir avec le scénario non crédité. Situé en grande partie dans l’Arizona des années 1870, son héros laconique est Merrick Beckford, joué par Myles Clohessy canalisant Clint Eastwood. (Il est le fils du personnage vétéran Robert Clohessy, et si vous ne reconnaissez pas ce nom, vous reconnaîtrez certainement son visage.)

Beckford livre des fournitures médicales désespérément nécessaires à travers le territoire perfide des Apaches à la demande d’un officier militaire joué par William H. Macy dans une apparition en une seule scène. Il a le malheur de croiser le chemin d’un trio d’hommes visiblement mauvais, dont Mule (un Thomas Jane grisonnant, ressemblant à un Walter Brennan malveillant), son fils hyperactif Billy (Ryan Masson) et le menaçant Edmund (Hammer, venant de loin de Le solitaire Ranger), qui se remettent d’une attaque des Apaches. Sont également présents Jeff (Eli Brown) grièvement blessé et sa femme Valérie (Mary Stickley).

Il ne faut pas longtemps pour que des conflits éclatent entre les hors-la-loi, qui veulent réquisitionner les chevaux de Beckford ; le couple, qui veut se rendre au fort d’où est venu Beckford ; et Beckford, déterminé à remplir sa mission. Les choses vont de mal en pis lorsqu’un Apache tombe sur le groupe. C’est clairement un ami de Beckford, qui a une longue histoire avec la tribu. Mais cela n’empêche pas Billy, la tête brûlante, d’abattre l’étranger par balle. Beckford sait que plutôt que de mettre fin au problème, cela signifie simplement qu’ils seront bientôt attaqués par d’autres Apaches désireux de se venger.

Les tensions latentes au sein du groupe constituent l’essentiel de l’intrigue, avec un élément secondaire étant la découverte par Beckford du corps horriblement mutilé de son frère. Mais ce n’est qu’un prélude à deux séquences culminantes vives, la première ayant lieu lorsque les Apaches rattrapent le groupe. «C’est l’heure du creuset», annonce leur chef, suivi d’une torture très graphique qui, nous informent fièrement les créateurs du film, a été entièrement représentée à travers des effets pratiques. Ces effets sont définitivement convaincants, suffisamment pour que tous les spectateurs, sauf les plus endurcis, détournent les yeux. Lorsque les Apaches finissent par partir, les survivants se retournent les uns contre les autres, avec des résultats tout aussi brutaux.

Le film ressemble le plus au western culte de 2015 Tomahawk en os ce qui n’est pas surprenant puisque le producteur Dallas Sonnier (qui a également eu sa part de polémique) a produit ce film ainsi que plusieurs autres réalisés par S. Craig Zahler, comme Bagarre dans le bloc cellulaire 99 et Traîné à travers Béton. Malheureusement, le réalisateur Mills n’a pas le flair stylistique de Zahler, ce qui a pour conséquence que le rythme est lent. Creuset de frontière ne prend jamais d’élan narratif malgré ses épisodes hyper-violents. Et si l’acteur principal Clohessy remplit certainement l’affiche physiquement, il lui manque le charisme nécessaire pour porter le film.

Les joueurs de soutien s’en sortent mieux, avec Jane, dans un tour atypique, faisant un méchant mémorable et Hammer affichant la présence à l’écran qui a fait de lui une star. Et le film s’annonce vraiment génial, avec le chef opérateur Maxime Alexandre (Haute tension, La nonne) tirant le meilleur parti des sites accidentés de l’Ouest.

Bien qu’il s’agisse d’un effort plutôt solide qui fonctionnera très bien sur le câble et la VOD, Creuset de frontière Il est peu probable qu’il relance la fortune théâtrale du genre occidental dont la popularité semble fluctuer.

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