L’Iran a condamné par contumace le réalisateur Jafar Panahi, lauréat de la Palme d’or, à un an de prison, a déclaré lundi son avocat à l’Agence France-Presse.

La branche 26 du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran a également imposé à Panahi une interdiction de voyager pour « activités de propagande » contre l’Iran, a ajouté son avocat. « M. Panahi se trouve actuellement hors d’Iran », a-t-il également déclaré à l’AFP, tout en insistant sur le fait qu’ils feraient appel de la décision du tribunal iranien.

Le journaliste hollywoodien a confirmé que Panahi est actuellement aux États-Unis et qu’il devrait assister aux Gotham Awards à New York lundi soir. Les derniers démêlés juridiques et politiques du réalisateur iranien dissident avec les autorités iraniennes font suite à l’obtention par Panahi de la Palme d’Or du meilleur film pour C’était juste un accident au Festival de Cannes 2025. C’était juste un accident est nominé pour trois prix Gotham.

Panahi, qui a été emprisonné il y a quelques années à Téhéran et soumis à une interdiction de voyager et de travailler pendant 20 ans, est revenu triomphalement à Cannes et a accepté son prix des mains de la présidente du jury (et fan de Panahi) Juliette Binoche.

Le film de Panahi, son premier depuis sa sortie de prison en 2023, est une attaque directe contre le régime autoritaire iranien. Le thriller suit un ancien prisonnier politique qui kidnappe un homme qu’il croit être son bourreau, puis débat avec d’autres dissidents pour savoir s’il doit le tuer ou lui pardonner.

Les 86 jours d’incarcération de Panahi dans la célèbre prison d’Evin n’ont abouti à sa libération qu’après que le directeur ait entamé une grève de la faim. Il a été arrêté en juillet 2022 pour s’être rendu au parquet pour s’enquérir de Mohammad Rasoulof, un autre réalisateur iranien arrêté en mai pour avoir participé à une manifestation.

Panahi a également été reconnu coupable en 2010 d’activités antigouvernementales, mais sa condamnation n’a pas été appliquée. Son arrestation en 2022 après son enquête sur Rasoulof reposait sur la condamnation de 2010. Panahi a ensuite été libéré parce que les tribunaux ont déclaré que la condamnation de 2010 ne pouvait pas être appliquée, le gouvernement ayant mis trop de temps à le faire.

Ces derniers mois, Panahi a participé à une tournée de festivals de cinéma pour promouvoir son dernier film.

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