La 29ème édition du Festival des Nuits Noires de Tallinn (PÖFF) s’ouvre vendredi avec le film du réalisateur catalan Carlos Marques-Marcet. Ils seront poussière (Polvo Serán) et une prestation de la musicienne catalane Maria Arnal, dont la musique est présente dans le film.

La programmation de la soirée d’ouverture correspond au programme du festival estonien 2025, organisé par la responsable du festival Tiina Lokk et son équipe, qui met notamment l’accent sur la Catalogne.

Avant la première nuit d’activité de 2025 sur le traditionnel tapis noir de Tallinn, THR a rencontré Arnal pour discuter de son travail, de ses recherches sur l’IA et de son prochain album.

Maria, vous vous produirez vendredi soir à la cérémonie d’ouverture du Festival du film Black Nights de Tallinn, ce qui semble passionnant pour le public. Comment cela se passe-t-il pour vous et à quoi peuvent s’attendre les gens ?

C’est super excitant puisque ce sera la première fois que je jouerai en Estonie. Le public peut s’attendre à une prestation avec un mélange de chansons de mon nouveau répertoire, mais aussi de la bande originale du [festival opening] film Polvo Serán.

Le cinéma catalan et votre musique catalane seront à l’honneur au festival. Dans quelle mesure est-il important pour vous de mettre en valeur l’identité et la culture catalanes ?

Beaucoup. Je pense qu’il y a beaucoup de films de qualité et, sincèrement, incroyables ! Je pense que les ponts culturels sont indispensables dans notre monde, surtout en ce moment.

Votre musique est une fusion de pop d’avant-garde, d’électronique et de folk polyphonique. Pourquoi n’aimez-vous pas simplement vous concentrer sur un « genre » de musique mais plutôt rassembler des éléments ?

Je ne pense jamais aux genres quand je compose, jamais. Je ne m’identifie tout simplement pas à la musique en ces termes. Normalement, je construis les sons un par un, puis lorsqu’ils sont ensemble, ils se mélangent de manière audacieuse, et j’adore me déplacer entre différentes bulles de genres.

Avec l’aimable autorisation d’Aradna Martin Perales

Comment se déroule le travail sur votre prochain album, votre premier album solo ? Est-ce qu’il a déjà un titre ? Et que peuvent en attendre les fans ?

Je pense que c’est mon travail préféré jusqu’à présent et le processus que j’ai le plus apprécié et dans lequel je me suis engagé. Je me sens aussi vulnérable qu’excité de le partager, et je termine actuellement les derniers détails de l’album.

Votre travail va bien au-delà de la musique avec des projets qui explorent le son, la technologie, l’art et les questions sociales, comme le changement climatique, et j’ai lu que vous explorez également le potentiel des modèles de voix synthétiques générés par l’intelligence artificielle dans un projet avec le Barcelona Supercomputing Center (BSC). Pourquoi vouliez-vous explorer cela ? Et quels sont votre espoir, votre peur ou votre inquiétude concernant l’IA dans la musique ?

Je vis à cette époque où cette technologie se développe, et je voulais comprendre comment elle fonctionne, comment l’utiliser de manière éthique, d’une manière qui puisse être inspirante. Grâce à une bourse européenne j’ai eu l’opportunité de travailler aux côtés des médecins du BSC. J’adore collaborer avec des personnes d’autres domaines et l’expérience a été très inspirante.

L’industrie musicale est parfois très rigide. Ainsi, avec cette collaboration, j’ai fait des recherches approfondies sur tous les modèles de voix qui ont existé, non pas pour reproduire ce que fait ma voix physique, mais pour la rendre plus complexe en tant qu’instrument de musique. Grâce à plusieurs clonages, j’ai également réalisé ce qui ne pouvait pas être cloné, ce qui a également été très inspirant.

Y a-t-il autre chose que vous aimeriez mentionner ?

je suis tellement excité [for, once I’m] de retour de Tallinn, pour la sortie de l’album et pour la tournée [tied to] l’album.

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