Gilles Blais, ancien réalisateur de documentaires de l’Office national du film du Canada, est décédé. Il avait 84 ans.

L’ONF, le producteur de films financé par les fonds publics du Canada, a déclaré que Blais est décédé le 17 octobre. Aucune cause du décès n’a été donnée.

« Par ses films, Gilles Blais était un véritable observateur de la société, non seulement au Québec, mais aussi au Canada et partout dans le monde. On se souviendra de lui comme d’un cinéaste réfléchi, profondément attentif à ses sujets et connu et apprécié pour son grand respect et sa patience. Ces qualités ont fait de lui un réalisateur remarquable », a déclaré Suzanne Guèvremont, commissaire du gouvernement à la cinématographie et présidente de l’ONF, dans un communiqué.

Ayant travaillé à l’ONF de 1965 à 1997, Blais était connu pour ses documentaires prémonitoires comme le film sur la conservation des océans de 1971. De l’eau, de l’eau partout…qui proposait un gros plan sous-marin d’une truite mourant dans une eau polluée, et le doc de 1979 Le journal de Sophie Wollock, qui a donné la parole aux Québécois anglophones s’opposant au mouvement nationaliste québécois visant à se séparer du Canada à travers le point de vue d’un journal de la banlieue montréalaise.

Il revisite le nationalisme québécois en 1997 avec Le Grand Silenceà propos du référendum controversé de 1995 sur la province francophone votant sur l’opportunité de quitter le Canada. Blais a également réalisé le drame de 1991 Joseph K. – L’homme numéroté, qui mettait en garde contre les retombées potentiellement néfastes de la surveillance intérieure des citoyens.

Né en 1941 à Rimouski, au Québec, Blais a débuté comme assistant caméraman sur Dans le labyrintheun film des réalisateurs Roman Kroitor, Colin Low et Hugh O’Connor créé pour l’événement Expo 67 à Montréal. Il a également été assistant caméraman sur le documentaire Beluga Days (1968) de Pierre Perrault, Michel Brault et Bernard Gosselin et sur la pêche rurale du béluga au Canada.

Toujours en 1968, Blais travaille comme assistant réalisateur sur Droit au coeurune comédie dramatique de Jean-Pierre Lefebvre mettant en vedette le musicien et acteur Robert Charlebois dans le rôle d’un pacifiste soumis à un lavage de cerveau par de mystérieuses autorités pour embrasser la guerre. En 1971, il réalise ses premiers documentaires, dont Les Esquimaux Netsilik aujourd’hui, sur une famille inuite dans le nord de l’Arctique canadien.

De 1971 à 1974, Blais lance une unité vidéo en Tunisie et, en 1977, sert de conseiller à la production de huit films sur les établissements humains tournés en Afrique pour la Conférence des Nations Unies. Ses autres crédits à l’ONF incluent Le port de Montréal (1975); Sols du Canada (1978) ; Les adeptes (1981), sur les jeunes membres de Hari Krishna au Québec à la recherche d’une nouvelle spiritualité ; et Les Illusions Tranquilles (1984).

En 1994, Blais réalise Les Fiançailles, sur une troupe d’artistes déficients intellectuels qui sortent de leur zone de confort pour monter une production théâtrale en France. En 2005, après avoir quitté l’ONF, Blais réalise Couvent, un documentaire célébrant les 50 ans de la Révolution tranquille, le mouvement des années 1960 au Québec visant à adopter un changement progressiste alors que les longues traditions dominantes de l’Église catholique dans la province retombaient dans le passé.

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